Une fois n'est pas coutume, par Saramyl

Une fois n'est pas coutume

  Je me levai terrorisé tenant et tapotant mon visage qui encore quelques heures auparavant avait l’aspect d’un épagneul à la gueule rose, aux longues oreilles toutes molles, charnues et grasses et aux mille poils blancs et jaunes, pour le reste j’avais un corps d’humain tout à fait commun.

   Je souffrais … certains se moquaient à mon passage en lançant : il est beau,« Théo »,d’autres aboyaient.

   Je ne savais plus que faire, dans quel monde me situer.

   Intérieurement je refusais de me replier sur moi bien qu’ayant un aspect, il faut bien le dire, refoulant !

   Mes parents jusqu’alors m’avaient toujours mis à l’écart, rejeté.

   Pauvre maman qui après 15 ans de stérilité mis au monde un enfant à tête de chien.

   Voyez-vous la  récompense !!!

   Je ne lui en ai jamais voulu, car moi-même je ne me supportais pas.

   Mais …

   Je ne comptais pas pour autant vivre en « chien » et faire par exemple les yeux doux à autrui pour obtenir une caresse ou 1 morceau de sucre.

   Tiens, mes copains et mes copines par exemple, parlons-en.

Depuis le jour où ils  m’ont convié à une surprise partie et que vis à vis d’injures, de paroles humiliantes je me surpris à aboyer grave et à mordre…

Cet acte instinctif se confirma par mon départ à 4 pattes pour aller faire «le beau» devant la boulangère du coin, qui elle,  tout émue par ma jolie gueule attendrissante me récompensa d’une énorme « Polonaise »

Ah chienne de vie, que je t’aime !!!

Saramyl, le 11 février 2006