Annonce urgente:Recherche personnes dans TGV
Annonce urgente :
Nostalgie à combler.
Recherche trois personnes rencontrées
Un premier juillet où j’ai conduit le TGV
Recherche trois personnes
Aux trois prénoms inconnus,
Rencontrées dans TGV Paris Montpellier,
Avant année 2000, un premier Juillet.
Le TGV était complet ;
Pour moi, trop tard pour réserver,
Toi aussi, âme sœur, tu n’avais pas de billet…
Tu es ma première personne recherchée :
A toi, je suis restée collée ;
De toutes parts, nous étions bousculées
Dans ce TGV bondé.
Tu me regardais étonnée,
Comme moi,
De tant nous ressembler.
Même robe jaune décolletée,
Autour du cou, collier d’ambre foncé,
Un sac fleuri,
Le tien tirait vers le bleu,
Le mien vers le rouge violet.
Nos coiffures à « la garçon »,
Cheveux blonds décoiffés.
Tes yeux étaient marrons,
Et les miens s’y noyaient.
Joie ! Mon double, tu étais,
Tu riais de voir tous ces gens pressés
De posséder leurs places, sur tickets, numérotées !
Ils criaient et s’engueulaient.
Ils prenaient pour cible, le contrôleur,
Ce bel homme aux yeux bleus,
Sur lesquels la casquette SNCF tombait,
Pour examiner les billets,
Et trouver à chacun la niche réservée.
Il est ma deuxième personne recherchée.
Quand tous furent assis,
Ce beau monsieur nous dit :
Merci !
D’être si belles, de rire,
Et, pas comme les autres, de vociférer ;
De prendre la vie à belles dents,
D’avoir l’air de tout braver,
De ne rien craindre,
Pourquoi d’ailleurs, un premier juillet si ensoleillé ?
Debout, vous tenez à rester,
Mais bientôt, comme des reines,
Les plus belles places, je vous trouverai !
Dix minutes après,
Nous étions tous les trois attablés
Au bar du TGV, autour d’un café.
Il nous parlait de sa fiancée,
Qui l’attendait à Béziers,
Du dur métier qu’il assumait.
Sourires contre sourires,
Ame sœur, tu m’envoyais.
Ce beau contrôleur, pour l’instant, son cœur,
Nous appartenait, seulement à nous deux !
Nos valises, un petit peu, nous encombraient ;
Il nous demanda de le suivre,
Et avons tout de suite obéi
A l’ordre qui sortait de sa bouche bénie :
Vos bagages tout de suite !... Dans ce cagibi !
Avec la clé que je détiens, je vous le certifie,
Plus rien, ils ne craindront !
Suivez moi encore et lâchez vos esprits !
Dans le couloir de ce long train,
Nous marchions, marchions…
Comme dans un rêve, nous nous perdions,
Quand soudain, au bout d’un « trois fois Zig- Zag »,
Dans un tunnel étroit et noir,
Une lourde porte s’ouvrit !
Un moment d’extase !
Vitesse vertigineuse,
Devant nous, le monde s’engouffrait
Derrière vitre, en panoramique !
Notre bouche, nos yeux avalaient
Les arbres, les ruisseaux, la forêt, les champs de blé,
En carte postale, tout se transformait
Pour s’écraser sur notre nez !
Notre beau contrôleur,
Mon âme sœur, et moi,
Nous avait confiées,
A la troisième personne recherchée.
C’était lui ! Celui qui conduisait notre immense TGV !
Il tenait son volant et sifflait,
Sa prestance nous émerveillait !
Le temps contre l’espace qui nous envahissait,
S’était arrêté !
Questions sur questions, nous lui avons posées
Son siège, à l’une et à l’autre, il nous a cédé,
Sa casquette, à tour de rôle, nous l’avons portée,
Pour voir, comme un éclair, les rails défiler,
Et de mille personnes transportées, avoir la responsabilité !
Annonce urgente,
Pour nostalgie à combler :
Retrouver instant d’éternité,
Un premier juillet,
Où j’ai conduit le TGV.