Aorica à LOURDES, par Mireille
Aorica, de cette source écoute le bruit imperceptible
Parole ? Au début chuchotée, inarticulée,
Mais non ! Un son faible, velouté et grave.
Il résonne,
C’est plutôt un chant qui gémit, qui soupire,
Maintenant il gazouille, il roucoule.
Suit une mélodie en sourdine,
De plus en plus juste, elle respire, retentit,
Musique légère, claire, argentine…
Aorica se sent effleurée
Par une pluie fraîche et tiède,
Puis enveloppée par un onguent
Qui la rend inaccessible.
Elle suffoque de trop sentir la caresse,
De humer, puis à grosses goulées, d’aspirer,
Un parfum qui l’enivre,
Etait-ce celui d’un baume, d’une essence,
A la rose, à la lavande, ou à la violette ?
A la grotte de Lourdes, à Massabielle,
Bernadette a fait jaillir la Source.
Aorica,d’aveugle qu’elle était,
Grâce à Marie,
Reçoit la Foi.
Jésus se montre à elle, non tout puissant,
Dans la faiblesse d’un homme vrai, tout aimant,
Souffrant, souffrant jusqu’à la croix,
De ne pouvoir faire éclater de Joie
Certains cœurs imperméables et fermés
A l’immense nouvelle dès la Genèse annoncée,
Seul étendard « des hommes créés à son image »,
Du monde entier :
Aimer et se savoir aimé