Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ateliers d'écriture et d'accompagnement à Montpellier ou par Zoom
Newsletter
Publicité
Archives
29 juin 2009

Labyrinthe, par Michelle Jolly

michellelabyrinthe1Labyrinthe

 

Au bout des 500 marches, je m’arrêtais silence mouillé, l’eau gloupait, étendue froide et grise, des phallitiges pullulaient autour de moi, c’était la saison.. Quelques vieux trécarres ensablés, restaient là ; voiles déchirées, les mats emmédusés, collant à mes mains.

Plus loin, oublié sur la berge, un bransor à peau noire s’expeinait dans un blues à pleurer.

Des éclassures blanches dervichaient sur moi, au milieu du lac, un ventre-mère s’arrondissait, gonflait, comme une respiration, avant, peut être de se désentrailler de tous bords !

Dans l’odeur nauséabonde, je cherchais le sucre, le miel, le cuit ou le sucré, l’encens ou l’algue, rien, un monde d’eau glauque. Sacré ? Païen ? Je ne savais pas, « Quel déconsard ce Minotaure !! Pensais-je, il m’a bien piégée ».

Je voulais retrouver le labyrinthe, et faire le chemin à l’envers, mais quelle direction prendre ?

Je me dirigeais vers la ligne qui partait sous l’arbre en forme d’organce, c’était plus sûr.

J’abandonnais pas à pas les diaprassures du lac, et fonçais ; il faisait presque nuit, j’allais à mythons, mes pieds incertains heurtaient tantôt des toiles et des fumées, tantôt dans la catanité du ciel, étoiles et corriches brillant de leurs feux.

michellelabyrinthe2Je me souviens de mon inconciel courageux, de cette quête qui me jetait en avant, se tavrir ? non ! il fallait avancer. Je pris à gauche, alors qu’il m’avait dit à droite mais je me méfiais de lui ! Un hador m’apparut, ailes déployées, errant comme moi, rasant ma tête, j’eus peur, mais l’interionique me disait que j’étais dans le bon chemin ?

J’avançais, lignes croisées, se multipliant, rituel, et magie, j’avançais toujours, enfin, après une paroi de pierres où les sagramites accrochées et vertes fleurissaient, je sus que j’arrivais à la lumière…


 

…je ne parlerai pas de la main qui me hissa, sueur contre sueur, me rattrapant, et m’attirant dans le monde d’en haut, chemin étroit, et vertige.

« Respire » dit la voix, mais comment respirer quand l’on se sent colimacer ! au premier pas on m’avait aglouti  désempoumonné, désentrippé, ventre vidé, coque sèche, armature perdant ses boulons .

Ah ! ramper comme un serpent ! avancer ainsi, collée au roc, chaud ventru, adhérant si fort qu’Eole pouvait, sans succès, gosiller à loisir.

Dans quelle mutamorphose, sur quelle planète avais-je oublié antennes ou ailes pour résister au vertillon ?

Où se trouvait le ciel ? je n’osais regarder ni le haut ni le bas, j’avançais, frissolant fort ; « respire » répétait la voix ; il me semblait tourniller et je fermais les yeux……

 

La main serra mon bras, enfin le sentier s’élargit, puis une plateforme refuge. Le Causse se vautrait, s’offrant sans limites, illusion d’une ile, l’horizon pastellait, l’eau se cachait.

Cernées par les chemins, loin au levant, loin au couchant, couleurs épicées gourmandines ; au dessus, des ailes en attente.
Nous avions abordé.

 

 

 

 Michelle Jolly

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité