Monologue d'Antigone, par Rosalie
Ce texte a été écrit après lecture des premières scènes de la pièce Antigone, de Jean Anouilh
L’histoire
aurait pu s’écrire différemment si Etéocle, l’aîné des deux frères, avait cédé
le trône à Polynice au terme de la
première année de pouvoir. Et c’est là où le bas blesse : Etéocle a été
décrété « le bon frère » . Pourquoi donc ? Parce qu’il a sauvé la ville de Thèbes assaillie
par des princes étrangers menés par Polynice, « le vaurien, le révolté, le
voyou ».
Si
chacun des deux frères avait tenu la place qui leur était réservée, aucune
confrontation n’aurait eu lieu. Polynice n’était-il pas dans son bon
droit ? Avait-il un autre moyen pour se faire entendre ? Il a
consacré bien du temps à la recherche de grands princes étrangers, à ce qu’ils
adhérent à sa cause, à monter une stratégie et finalement à conduire cette
bataille dans sa bonne ville de Thèbes. C’est trop facile ! N’aurait-il pas préférer vivre et connaître son
temps de gloire ? Je suis certaine, moi Antigone, qu’il n’y aurait pas eu
cette haine mortelle entre les deux frères, si seulement, chacun avait joué
leur rôle. Puisque tout à tour ils pouvaient vivre cette même expérience…
Comment
Créon, le nouveau roi, qui n’est sur le trône qu’à cause de cette situation
tragique, peut-il décréter qu’un frère est meilleur que l’autre ? Qui puis
est, ne s’agit-il pas de ses neveux ? Le lien du sang n’a donc plus aucune
signification ? Quelle injustice ! Sans sépulture, proie des corbeaux
et des chacals, pas de devoirs funèbres…. Impitoyable ! Oui que fait-on du mot « devoirs »
Moi, Antigone, je jure
devant Dieu que je ne laisserai pas, ni mon frère, ni quiconque, subir une
telle infamie. Personne ne mérite autant de mépris. Dieu m’en est témoin, les
choses ne se dérouleront pas ainsi. Je combattrai et opposerai à cette décision
oh mon oncle, malgré tout l’amour et le respect que je te dois, devrais-je y
laisser ma vie.
Rosalie Jeannette