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25 mars 2014

Du vent dans les voiles, par Aline Marty

Piste d'écriture: l'univers onirique.

Du vent dans les voiles

 

M-SORSHA , Le chat du jardin rose, acrylique sur toile,

Sur un banc de pierre devant la jolie maison de Ninon, la chatte les yeux mi-clos, immobile et assise comme un bouddha thaïlandais, semble poser pour l’éternité.

Ninon de son côté s’est assoupie, le corps relâché sur sa vieille chaise longue. Elle est victime de la forte chaleur de ces régions du sud où seules les cigales distillent l’énergie assourdissante de l’après-midi.

Ninon voyage entre rêve et réalité. Elle revoit, comme dans l’un de ses rêves récurrents d’enfant, des voiles accrochés aux fenêtres d’une maison inhabitée. En fait de fenêtres, ce n’étaient que des cadres sommaires, que le vent et les voilages traversaient. Il lui revient en mémoire que le toit n’existait pas non plus.

Ninon petite fille, et à présent femme, s’enroule dans le tissu puis s’envole, comme un flocon de neige emporté par le vent. Elle tourbillonne dans les airs, sa conscience d’elle-même disparue. Seule une impression « d’au-delà » subsiste, et lui permet de s’accrocher à ce trapèze imaginaire.

Un  trapèze qui lui rend l’usage de son corps, et elle met toute son énergie à ne pas en tomber. Sous elle, elle voit la piste ronde, recouverte d’un tapis rouge. Elle s’élance alors dans l’espace. Vers où ? se demande-t-elle, un instant paniquée.

Par chance, de l’autre côté un équilibriste en habit de lumière, renversé sur son propre trapèze, lui tend les bras. Ninon retient sa respiration, se dirige vers lui, et accroche ses mains aux siennes. Cela se passe sans effort, comme si elle avait toujours su voltiger. « Moi qui veux toujours être dans la maîtrise, pense-t-elle, maintenant je peux voler ! »

Elle attend les bravos d’une foule en délire. Mais rien n’arrive. Quand elle ouvre les yeux, seule Grisette semble approuver, d’un clignement de paupières, l’exploit réalisé par sa maitresse.

 

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