Un automne élégant, par Aline Marty
Piste d'écriture: décrire un paysage comme si tous les éléments qui le compose étaient vivants.
Une place au milieu de la ville. Les maisons qui l’entourent semblent des sœurs jumelles. Au centre de leur embrassade, des arbres dépouillés dressent leurs branches, squelettes fiers et solitaires.
Les feuilles ont disparu, emportées par les vents. Le sol recouvert de galets inégaux et luisants de pluie, comme s’ils avaient été cirés la veille, est en attente des pas des promeneurs.
Vides sont aussi les bancs, abandonnés par les amoureux, malgré leur siège avenant, taillé dans un bois couleur caramel. Les reposoirs sont faits de fer forgé, ainsi qu’une rampe qui clôture cet espace de repos, dans une ville aussi bruyante qu’une ruche.
les entrelacs de fer forgé laissent voir dans un dégradé de gris où pointe un rayon de soleil timide, deux clochers aux couleurs ocre. Ils appartiennent à une cathédrale millénaire, irrésistible de beauté. Immuable, solide, elle a traversé les mondes passés, et franchit déjà le monde à venir.