La petite case oubliée, par Evelyne Grenet
Piste d'écriture: la maison, ici une petite case créole. Photo de l'auteure...
Le vent coléreux rouspète.
Un palmier courbe la tête,
Dit par quelques balancements,
Son franc assentiment,
A l'arbre à pain qui joue la garde rapprochée.
Dans son ombre, bien cachée,
La petite case créole,
Se blottit contre le corossol.
Sous l'ondée tropicale,
Le toit devient bancal.
La tôle ondulée pleure.
L'habitation frémit de peur.
Les murs tressaillent,
Les planches baillent.
Les ouvertures voient avec horreur,
Les lianes s'infiltrer en squatteur.
La porte se balance, gémit,
Personne, pas un ami
Ne franchit désormais le seuil
De cet asile en deuil.
La petite case rêve le soir,
Dans un dernier espoir.
Le retour d'une famille,
Un colombo au fumet épicé,
Un rire d'enfant bercé,
Un parfum de vanille,
Bonheur ensoleillé,
La petite case plus jamais oubliée.