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30 novembre 2017

Je me demande pourquoi, par Florence Chaudoreille

 Piste d'écriture: visuels et phrases trouvés sur une carte "papilon, papillonnage" (ici, les phrases entre guillemets)  

“Je me demande pourquoi tout ce que je fais c’est tordu.”

En me faisant un café la question tourne dans ma tête, accélère, fait des coudes, fait des pelotes. Ben forcément, sans espace dégagé, tout ça ne peut donner que des choses tarabiscotées, alambiquées et des girafes mal peignées.

Alors, consciemment je regarde l’horizon, élargis mon champ de vision, sors de ma caboche et de ma subjectivité. Il y a enfin des petits tronçons de réflexions de plus de vingt centimètres de long qui se concrétisent. Bon je suis loin de la philosophie encore, de la notion de concept. Un pas après l’autre. La semaine prochaine je vise une réflexion de 30 voire 40 centimètres de long, en ligne droite. Il va falloir ruser pour y arriver. Et se lever tôt, boire du café tout au long de la journée, laisser passer les pensées parasites. Ça va être du taf.

Bon après je me dis, que de toute façon, quoi qu’on fasse, il y a toujours des erreurs, des loupés. Autant s’en accommoder, comme l’on accommode les restes. On passe bien son temps à rater sa vie, jusqu’à ce que la mort ne nous rate pas. Alors quelle importance finalement de rater ou de réussir, nous sommes tous juste là à participer à la paella générale : on marine, on rissole, on mijote, on exhale, on sue, avant de finir cuit.

 

“Je me demande comment j'ai pu faire une faute à caresse”, alors qu’il n’y a rien de plus simple qu’une caresse.

Simple mais délicat : il faut la bonne personne, le bon moment, le bon morceau de chair, le bon toucher. Combien de caresses données qui deviennent violence car elles ne sont pas attendues, et combien de caresses attendues qui ne se concrétisent pas, traçant du manque, en creux, sous la peau.

Un bal de caresses virtuelles, ou une houle, ou un friselis. Nul n’en connaît vraiment l’effet produit, et peut-être que comme le battement d’aile d’un papillon, elles agiront en toute fin de course, aux confins du monde et de la conscience.

 

“Je me demande pourquoi on est tous là à rien oser se dire.”

Parce que dire le bonheur ça attire le malheur ?

Parce que dire l’amour ça attire le mauvais œil ?

Parce que prendre position serait agresser l’autre qui n’aurait pas la même, de position ?

Parce que cela figerait les choses, alors que l’on veut rester libre ?

Parce que l’autre serait dangereux, s’il venait à connaître nos secrets ?

Parce que le plus important ne peut pas être dit ?

Parce que trop de malheur, chacun en est écrasé, au point de ne pas ressentir que l’autre n’est pas mieux loti.

Parce que les conditions n’y sont pas… et la vie passe…

Alors forcément ce qui n’est pas dit sort autrement : violence gratuite, mal être, maladies, enchaînements de malheurs, catastrophes.

Autant me resservir un bon café, et le déguster, en paix, connectée avec ses proches, même si c’est en silence.

papillon café

site de l'éditrice: http://www.papillon-papillonnage.com/

 

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