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17 avril 2018

Téléphoné, par Michelle Jolly

Piste d'écriture: quelques répliques, à mettre en situation

Suzanne descend du trottoir, et ouvre le coffre de sa voiture, le carton qu’elle porte lui scie les reins, et elle s’appuie un moment contre le véhicule, écouteurs aux oreilles, elle chuchote :

« Et avec elle comment ça va ? »

« Oh ! il s’habitue, tu sais comment il est, continue Marion son amie de toujours, c’est un calme, il se met dans un coin, il dort, parfois il se cache, comme s’il avait peur… »

« Ah ! oui, je comprends », Suzanne remonte chez elle, des cartons à descendre, c’est le départ en vacances dans la vieille maison familiale…

« Cela va devenir insupportable, continue Marion, car si lui est calme, elle est imprévisible !   Bondit sur toi quand tu ne te méfies pas, ça fait rire Louis, moi, je me méfie, elle m’en veut, est jalouse, et je voudrais pour notre vie commune qu’il accepte de m’en débarrasser…. »

« T’en débarrasser ? Ah je te comprends moi-même... »  Mais Suzanne attrape au vol une boite mal ficelée que Jo, son mari tente de mettre dans la voiture, « T’as pas vu les enfants ? » demande-t-il.

 Marion reprend : « Tu comprends il n’y a pas de raison que je cède ! hier c’était le départ des vacances, avant, sa mère arrivant un dimanche où l’on partait à la mer ; et maintenant cette chatte ! »

« C’est difficile, oui je comprends », répond Suzanne en soupirant, elle monte enfermer quelques minutes les enfants qui courent partout excités par le départ, puis prépare dans une grande valise du linge de table et des draps, un peu d’épicerie dans un sac, s’apprête à descendre :

« Tu m’écoute Suzanne ! je sais que mes histoires ne t’intéressent pas… Toi , tu enverrais promener Sultan et la chatte ! »

« Non ! J’ai pas dit ça ! »

« Il y a des jours où je me demande si je ne serai pas mieux tout seule, enfin avec Sultan, ça me désespère de ne pas trouver de solution…. »

Long silence, Suzanne écouteurs aux oreilles continue de remplir le coffre, Jo monte chercher les enfants, elle le suit, ferme les volets, s’assoit un instant pour vérifier le contenu de son sac à main…

« Alors dit-elle, vous comptez vous y prendre comment ? »

La voix de Marion arrive, monotone :

« Pour Louis, se séparer de Caline, offert par sa mère, chatte d’une race fragile dit-il, c’est inacceptable ! »

« Il ne veut pas en entendre parler ? alors oublie le problème ! C’est vous deux l’essentiel ! Le reste est sans importance… »

« Pas d’importance ? c’est bien toi, comment peux-tu dire ça ? » crie Marion dans l’oreillette !

« Non ce n’est pas si grave ! au revoir ma chérie…. »

« Et en plus tu me lâches, tu vas où ? Pas si grave, tu es mon amie, non ? »

« Bon, bon, Je n’ai rien dit…. »

Suzanne retire ses écouteurs, monte et s’installe dans la voiture : « C’était qui ? demande Jo, « Marion », répond-elle. « Comment va-t-elle ? » « Oh ! Égale à elle-même. »

                

 

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