Parfois, je rêve d'un autre monde.. par Thomas Incorvaia
Lorsque Thomas s'exprime en poésie, on entend la voix d'un philosophe... Carole.
Dédié à Katia, Richard, aux membres du Festival International du Film sur les Handicaps en particulier.
Parfois, je rêve d'un autre monde où l'aventure ne
Fait que commencer. Dans celui-ci, Mars[1] n'est
Pas ici, il n'y a que la joie qui le gouverne.
Après tout, ne voulons nous pas vivre en paix, en harmonie
Avec l'univers ?
Dans mon monde, il existe plein de gens différents car au fond,
Qu'est ce qu'être « normal » ? Vou
s pouvez me le dire ?
Nous sommes tous différents, nous nourrissons tous d'autres desseins
Et certains d'entre eux sont réalisables, ils sont très
Colorés, de vert ou de rouge[2]. Lorsque je suis dedans, je ne vois
Que du vert, du rouge mais pas de blanc ou de noir[3] car le mystère
N'existe pas, ou un peu. Que des couleurs chaudes telles le bleu
Ou le jaune[4] y résident.
Hermès nous accompagne et la voix de Platon, ou de Jollien[5] nous
Apprend que la vie est faite de surprises, qu'il faut en profiter un
Maximum avant qu'Hadès[6] ne se présente à nous.
Ces voix de philosophes nous enseignent la sagesse et nous les
Ecoutons avec plaisir, sans rancunes, profitant de chaque parole.
Ne rêvons-nous pas d'une terre moins terre à terre, où « la vie serait féconde »[7],
Sans guerres ? Car c'est alors l’« autodestruction d'un pays »[8]. Ils s'autodétruisent sans le savoir,
Et d'ailleurs, pourquoi faire la guerre ? Sommes-nous civilisés ou barbares ?[9]
Il faudrait savoir. Arrêtons de suivre les conseils d'Arès, posons nos armes et
N'invitons plus Hadès[10]. Laissons ces dieux où ils sont, s'ils sont bien avec leurs idées soit,
Qu'il en soit ainsi ! Mais ignorons-les, car ceux qui ne le font pas seront les plus malheureux.
Ne vaudrait-il pas plutôt cultiver notre terre au lieu de celle de notre voisin ?[11]
Si nous la cultivons, nous aurons moins d'ennuis et moins de soucis à
Nous faire.
De toute évidence, peu importe de quelle origine ou de quelle ethnie nous sommes,
La balance penchera en notre sens et
Sera la même pour tous[12]. Si tout le monde se réunit, nous vivrons dans un havre de paix grâce
Aux paroles de Clio[13] et au chœur harmonieux. Si certains prennent les armes pour se défendre,
Je préfère l'écriture et la parole car « ne faut-il pas faire l'amour plutôt que la guerre » ?[14]
Laissons de côté nos préjugés, nos aprioris, et écoutons avec Sophie et Mnésys[15],
Ces voix de sagesse. Osons dire à nos aprioris, à nos préjugés « et alors ? » et profitons de
Chaque instant que la vie nous offre.
Enivrons nous de ces airs de flûtes que Bacchus[16] joue,
Et profitons d'Appolon[17] et de ces œuvres indémodables.
[1] Mars : représentation de la guerre
[2] Vert : couleur de l'espoir
Rouge : couleur de l'amour, de la tendresse
[3] Blanc : couleur fantomatique.
Noir : couleur mystérieuse, de la Mort.
[4] Bleu : couleur des nouvelles technologies et du Ciel.
Jaune : couleur du Soleil, couleur de la chaleur
[5] Hermès : dieu du voyage.
Platon, Jollien : philosophes du bonheur
[6] Hadès : personnification de la Mort.
[7] « … La vie serait féconde » : paroles du groupe Téléphone, en 1984
[8] Définition voltairienne de la guerre
[9] Civilisation et barbarie : deux choses opposées, mais pas de civilisation sans barbarie
[10] Arès : dieu grec de la guerre, équivalent de Mars
Hadès : dieu craint des Enfers.
[11] Morale du conte Candide de Voltaire
[12] Morale de La Fontaine dans la fable Les Animaux de la Peste
[13] Clio : muse de l'Histoire, une des neuf filles de Zeus.
[14] « Faire l'amour plutôt que la guerre » : slogan de la fin des années 60, slogan hippie
[15] Sophie : personnification de la sagesse
Mnésys : divinité représentant la mémoire
[16] Bacchus : Dionysos chez les Grecs, dieu de la fête et du vin
[17] Appolon : dieu des Arts. Il est vu comme le protecteur des Arts chez les Anciens.
Illustration: La muse Clio, par Pierre Mignard