Un coin dans ma tête, par Christine Jouhaud Mille
Un coin dans ma tête,
Où je joue aux quatre coins
Les coins éclatent en une multitude d’angles,
Et viennent se cogner sur les parois rondes de mon crâne
Crâne secoué comme un cornet rempli de dés
Dés à la douleur pipée pour leur avoir rogné les angles.
Un coin dans ma tête
Où j’ai trouvé un monde
Les mots fusent pour se contredire, amenant
Les phrases à discuter et se disputer,
Incontrôlable chahut, je chavire vers la folie
Un coin dans ma tête
où j’ai trouvé le vent
Un souffle à décrocher les neurones
Et des fulgurances électriques,
Creusant leur tatouage indélébile aux crépitements secs
Crépitements qui s’abritent le jour et la nuit dans le creux de mes oreilles.
Un coin dans ma tête
Où j’ai trouvé un blanc
Un silence de neige,
Une note aphone au concert à quatre mains sur le piano à queue
Des lettres absentes d’un ABCDAIRE
Le vide, dans le sourire d’un petit enfant, après la chute de sa dent de lait…
Dans tous ces blancs ou vides, un ange passe.
Un coin dans ma tête,
Où je joue aux quatre coins