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20 novembre 2009

Vivez joyeux (Sol Undergreen) par Vincent, scènes 1 et 2

VIVEZ JOYEUX !

Les personnages : Sol Undergreen, Bernard Choron dit ben choron dit Nanard, Sénator Point, Mme Virgule, Pivert Malakofffff, Candida Albicans, le Narrateur qui peut être une Narratrice.

SCENE I

(Candida Albicans, Pervert Malakofff)

CANDIDA : qui êtes-vous, vous êtes mignon vous savez, vous avez vos papiers, vous êtes en règle avec le territoire national, vous me trouvez jolie hein ?  Je suis séduisante, non, dans la policerie on me dit la mieux foutue, on me dit : ô toi tu es bonne, vous voyez dans la policerie on m’apprécie malgré mon sexe, on se sert de moi comme appât pour…

PIVERT : excusi mi ji

CANDIDA : c’est incroyable cet accent, plein de i, c’est beau, vous savez même si vous n’êtes pas en règle, je m’en tamponne la procédure au papier cul si vous voyez ce que je veux dire, je suis si seule vous savez, toute seule avec la loi et des emmerdeurs autour


PIVERT
: suivi mi mademoiselli, ji vou pri


CANDIDA
: vous alors vous ne perdez pas de temps, je suis un peu ivre mais assez consciente pour ne pas suivre n’importe qui, qui point sur le i, je ne sais même pas qui vous êtes, moi c’est Candida, Albicans ,Candida de la fliquerie, à vos ordres mon commandant


PIVERT
: veni


CANDIDA
: non, lâchez moi, merde vous me faites mal


PIVERT
: veni veni avi mi


CANDIDA
: aaah au secours aidez moi, putain de connard tu vas me, y’a quelqu’un? aaaaaah je…


PIVERT
: désoli, ji mi excusi li ordri ci l’ordri, obéi aux ordri désoli si jolie, si jolie, terribli ordri pardoni mi pardoni mi.

SCENE II

(Sol, le narrateur)

NARRATEUR : L’agent très spécial Sol Undergreen n’est pas si fou qu’on le dit mais quand même. Accepter de se déplacer en pleine nuit et ce sous une tempête de neige et ce à la suite d’un coup de fil anonyme et ce lui expliquant qu’il doit absolument se rendre à 80 km de chez lui et ce… cela n’est pas d’une logique transcendante, vous trouvez pas vous, vous trouvez jamais rien alors, pourriez pas être flic vous, flutepute !

Aucun appel à la raison non plus le fait qu’il dût trouver là bas, là haut, lui, (sur une route perdue de montagne) un cadavre au bord du fossé.


SOL
: Pourquoi n’ai-je pas prévenu la policerie, Pourquoi why ? Pourquoi me ? Bien sûr je fais partie de la policerie. Pouvais-je décemment m’appeler, c’est absurde. Au poliçaria  suis même pas le chef, c’est moi qu’on aurait envoyé de toute façon.


NARRATEUR
: Ici et ailleurs, la police n’aime pas les indiens. Ce Sol Undergreen en est un comme son nom l’indique, s’il en était besoin, vous avez beaucoup de besoins vous ? C’est un vrai indien Cévenol, de pure souche, même si on connaît pas toute la souche, alors chaque fois qu’il y a du grabuge dans la montagne c’est lui que sa supèrieurerie administrative envoie dans la montagne, c’est lui qui s’y colle, « t’es d’la réserve Sol, t’y t’y colle » et le Sol s’y colle.


SOL
: j’m’y colle j’m’y colle, ça alors j’aurais juré entendre une voix


NARRATEUR
: Lui il aurait aimé faire les mœurs, les stups, voire l’antigang bien qu’il soit anti-rien et contre tous - mais le top du top aurait été les RG, les renseignements gênants, là bien sûr son infiltration aurait été des plus utiles, se renseigner sur les renseignements... Mais là actuellement il rame  toujours dans le blizzard, c’est évident;


SOL
: Je me coltine toujours des embrouilles de pov’ types alcooliques dans des bleds paumés où même la télé arrive avec de la neige sur l’écran tellement on capte mal à cause des antennes relais qui relaient rien.


NARRATEUR
: Bon ceci dit, la nature sauvage des choses, Sol l’aime bien. Il lui arrivait fréquemment de pêcher au lasso pendant ses enquêtes, avant il chassait aussi, avec son 9 mm de service. Mais le garde chasse (son cousin « Geronimo «  que l’on surnomme Jérôme dans le cadre d’une politique françisquée de tolérance active des indiens cévenols) « Gégé » quoi, il lui avait  dit que l’administrature  pourrait pas fermer les yeux plus longtemps sur des détournements de balles de service ; depuis il a cessé de buter lapins et perdreaux. De toute façon y bouffe plus de viande depuis qu’il a lu un article sur le soja et ses vertus. Et puis surtout il a découvert Lao Tseu dans le Tao te king à moins que ce soit l’inverse, bref même aux truites il leur fout la paix dorénavant, il les relâche dans la rivière non sans les avoir caressé d’un doigt humide. Une sorte de truc érotico-naturel avec le grand tout qui faut être indien ou oriento-asiatique pour comprendre.

     Après le col du pendu dont le joli nom vient du latin paumus, (oui tous les pendus se sont perdus un jour l’autre en général le dernier jour), c’est là donc, chers amis et néanmoins clients, c’est leu c’est leu, c’est là (l’émotion m’étreint), à la lumière des lumières, que Sol Undergreen aperçut le cadavre.

Il s’en approcha et resta stupéfait. Flutepute, celui-ci gisait sur le coté droit de la route, là bas en bas, lambada lambada, je n’irai pas plus bas, ah tristes tropiques surtout quand il neige.

      Le cadavre avait la particularité d’être entièrement nu et velu comme Sol n’en avait jamais vu. Prenant son courage à deux mains et sans moufles, Sol se pencha sur la victime  et entreprit d’enlever la poudreuse qui recouvrait partiellement la pauvre chose. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant qu’il s’agissait de Milou, son fox terrier à poils longs

Sol sentit les larmes se geler elles aussi à son âme. Qui avait bien pu être assez salaud pour assassiner Milou, la seule chose qui lui restait de sa pauvre épouse qui l’avait quittée en laissant le chien, mais avec ses valises?


SOL
: Milou mon chien ! Chienne de vie !


NARRATEUR
: Hurla aux loups, qui n’y étaient pour rien, Sol Undergreen seul dans les bois.

     La neige tombait, et malgré le calme du grand Tout (car dans l’ensemble tout est calme si vous relisez Lao Tseu), Sol sentit gronder le tonnerre en lui comme un bâton de feu. Il dégaina son Béréplat (c’est une arme basque, redoutable), un 9mm de service et vida le chargeur dans la nuit.   

     Et voila où nous en sommes de cette affaire, héhé, il ne me voit pas mais parfois il m’écoute, il ne peut pas me sentir non plus, ah oui c’est vrai, que je vous explique, je suis son narrateur, tout être vivant a son narrateur ou narratrice c’est ainsi, je ne pourrais pas vraiment vous dire qui je suis, je, je suis l’autre, je l’autre, heu bon bref, quel talent, mon numéro c’est le 06 06 00000000000000 8 fois enfin, je crois, suis pas sûr, j’ai pas tout compté, vous savez compter vous ?


SOL
: Ça fait du bien, tiens prend ça salope de vie de chienne qui tue mon chien, ah je me sens comme Ronald Reagan dans son meilleur rôle.


NARRATEUR
: vous constatez que l’épisode d’agressivité passé ,notre héros redevient aussi zen qu’un bonze japonais lors de l’attaque de Pearl Arbor, c’est étonnant la nature humaine, un coup bien, un coup rien, un coup bien, un coup rien  Pourquoi moi, why, pourquoi lui ? Non.

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