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18 décembre 2009

Sous les tuiles de l'Olympe, par Draikin

Les volets de ma vie battaient au dehors comme les ailes d'un papillon euphorique, fou de lumière à l'orée de sa fin. Sur les carreaux de ma demeure, résonne l'impact des trombes d'eau qui ruissellent à torrent dans le lit de ma peine.

Zeus découpe le ciel à coup d'éclairs et fait gronder la terre jusqu'à mes entrailles. Je tremble sans comprendre, j'ai peur et je voudrais m'évaporer, devenir léger comme l'hélium et m'envoler au dessus de mes tuiles, au dessus des nuages et de l'Olympe où ce père se déchaîne. Pourtant même si je me sens liquide, avec pour seul espoir de rejoindre Atlantide, je reste pétrifié comme un rocher, enlacé par les racines d'une terre mouvante, qui m'englouti encore un peu.
Je fuis dans ma tombe, bien piteuse tombe sans ornement, sans pierre ni métal précieux, sans offrande ni Papyrus, je n'emporte rien dont le feu ne viendrait à bout. Mes os ne porteront pas longtemps les stigmates des hommes qui très vite s'effaceront, léchés par les flammes de l'oubli. Fumée, je m'approcherais un peu plus près du foudre de Zeus, qu'aurais-je alors à craindre ? D'être un peu plus divisé ?

J'ai déjà abandonné les nymphes, l'Odyssée et le souffle. Glébeux je suis retourné à la terre, j'ai quitté le monde des hommes auquel je n'étais pas préparé et j'ai laissé l'enfant de la foudre me consumer, me détacher du miroir de Narcisse. C'est seulement aussi léger que la fumée que je viendrais chatouiller les narines de Zeus en de longues volutes un petit peu piquantes. Je m'accrocherais à ses lèvres, suspendu comme Tentale sous l'arbre nourrissier. Je le chatouillerais, encore, et encore, j'invoquerais tous les atomes et les combinerais encore et encore, jusqu'au ce qu'il prononce les mots qui me manquent. Ce sont des mots faits de bois, de toile et de métal, les mots d'un bateau qui m'aderait à naviguer sur les eaux tumultueuses des mers du monde entier.
Suspendu, j'invoque et j'attends.

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Commentaires
M
Merci pour ce voyage poétique!<br /> c'est un plaisir de le lire, après l'avoir écouté en atelier.<br /> Carole
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