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27 mai 2010

Chevelure, sombritude, par Carole Menahem-Lilin

Ce poème lors d'une séance de "poésie associative", qui réunissait Danielle Chauvin, Danièle Geroda, Marie-France Champeau, Carole Menahem-Lilin. Autour des mêmes mots, chacune était invitée à associer des images, des sons, des sensations... ces associations étaient mises en commun pour créer ces poèmes.

Chevelure.

Feu, fleuve, frisson.

Sol y sombra,

 Sombritude.

 

Chevelure.

Sueur sucrée,

Miel et épices

Crissement électrique

 Evanescence.

 

Chevelure

Fuyante sous mes doigts

Enroulée comme un rêve

Déroulée telle un frisson

Telle une route démêlée.

Chevelure : animal fouissant sous les bois

 De l’enfance.

 

Chevelure, éclat de la promptitude,

Affolement du verbe

Venise en hiver

Biche égarée dans la ville

Vide.

 Et toi, te souviens-tu de moi ?

 

Chevelure.

Tous les silences

Tous les parfums

De la première fois sous l’étoile

De la première fois dans l’écorce

Quand ton torse me fut arbre

Quand je fus toi

Quand tu fus moi

Sueur sucrée

Biche égarée

 Route emmêlée.

 

Je ne parviens plus à me démêler de la similitude

Chevelures, cheveux lueurs, cheveux toi,

Flammes, fleuve, frisson,

Sol y sombra

 Sombritude.

 

Et toi, te souviens-tu de moi ?

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