Antigone, par Rebecca Brocardo
Antigone,
Est-une injonction divine ou une loi personnelle ? Faut-il agir pour exister ? Faut-il se taire parce qu’hors-la-loi ou parce que femme ?
J’aurais préféré m’en foutre, comme Épictète en son temps, mais Antigone ne le peut pas. Non que les stoïciens n’existent pas encore, mais elle est femme.
Suis-je un humain avant d’être femme ?
Comme on pourrait dire : « je suis un homme avant d’être un juge »
ou suis-je du féminin avant d’être de l’humain ?
Puis-je choisir cette espèce avant ce genre ? Dois-je jouer tel ou tel rôle ?
Ou bien sommes-nous tout cela à la fois ?
Si humain, si féminin
Antigone, j’ai l’antidote
entamé par l’attentat
à ma vie et à mes droits
d’être soi
Antigone, j’ai intimé
l’attaque à mon entiché
d’un peu plus de liberté
d’être moi
Et si nos corps sont dissemblables, comment sont nos âmes nues ?
Nos âmes sont semblables en tous points, c’est le corps qui les disjoint.
L’humain libre n’a pas de rôle, seul devant son propre vide.
C’est pour pallier l’angoisse de ce vide qu’il se met à le remplir, sa vie durant, de ses idées sur lui-même.
Alors mon Antigone c’est la résistance active, de celles et ceux qui se battent contre les injustices faites à la femme parce que femme.
Quant à Créon… un héritier (ou une héritière !) qui ne se pose pas ces questions, parce qu’il ou elle n’existe pas en tant qu’iel-même, mais en tant qu’héritier d’une loi comblant le vide qu’on a en soi.
copiryght Rebecca Brocardo. Rebecca compose et chante également, témoin cette Ballade créole sur Youtube