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28 février 2007

à Monsieur le Maire, par Jacqueline Chauvet-Poggi

à

 

Monsieur le Maire de ma commune

 

 

 

 

 

 

Monsieur,

 

 

J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir m’excuser de prendre la liberté de m’adresser directement à vous pour formuler la requête suivante :

 

Je voudrais que ma rue porte le nom de mon chat, c'est-à-dire ‘rue Minou’.

 

Je me suis renseigné auprès de nombreuses personnes habitant dans diverses villes et, à leur connaissance, aucune rue ne porte le nom d’un chat.

 

 

Or, qu’est ce qui préside au choix du nom des rues ?

 

Assez souvent il s’agit de personnages historiques que tout le monde est censé connaître et dont on sait à peu près partout écrire le nom. Encore pourrait on remarquer que, selon les époques, l’opinion publique varie et oblige parfois à changer le nom de la rue. D’où une série de changements d’adresse, de plaques signalétiques, au détriment du budget municipal.

 

 

En dehors de ce petit nombre de figures historiques – dont mon chat ne fait pas partie, je le reconnais – on peut puiser dans un panel de citoyens notoires de la commune. Et là, Monsieur le Maire, sans vouloir vous offenser, je peux dire que certaines de ces célébrités locales sont discutables et d’ailleurs souvent oubliées après une génération.

 

 

Que trouve- t-on ensuite aux coins de nos rues ? Des noms d’arbres ou d’animaux.

 

        Il semble là que ma requête ne devrait plus vous paraître insensée.

 

A quel sycomore, à quel serpolet, à quel érable peut on associer des actes remarquables qui justifieraient que soit perpétuée leur mémoire ?

 

Et lorsque on choisit le règne animal, c’est toujours de façon anonyme et plurielle : les rossignols, les alouettes, les hirondelles.

 

Pourquoi ne pas concilier les deux points de vue par le choix d’un être vivant ayant participé un temps à la vie de la commune et que cet être soit un animal bien identifié ?

 

 

Je tiens à votre disposition, Monsieur le Maire, des témoignages montrant que Minou est très connu dans le quartier. Certes quelques voisins pourront vous dire qu’ils vivraient mieux sans lui, mais n’en est il pas de même pour les hommes, nos édiles par exemple ?

 

Quant aux qualités morales – n’ayons pas peur du mot – de Minou, je dispose de plusieurs séries de photos où la tendresse qu’il nous témoigne, la gratitude de son regard, la noblesse de son attitude sautent aux yeux.

 

 

J’ose espérer, Monsieur le Maire, que mes arguments sauront toucher votre bonté et votre fibre citoyenne.

 

Si vous accédez à ma demande, je m’engage à offrir à l’ensemble du Conseil Municipal un vin d’honneur sur ma modeste terrasse.

 

 

Recevez, Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments respectueux.

 

Vive Castelnau ! Vive la France !

 

 

P.S : Minou n’est ni Persan ni Siamois. C’est un chat bien français dont je connais la mère et dont je me porte garant.

 

                                                                                                                      Jacqueline Chauvet

 

 

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