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30 mai 2007

Ecrit par Marguerite

Un homme à l’air snob, chaussé d’élégantes chaussures noires, monte dans un wagon plein de soleil et de puanteur ; des paysans excités ont assiégé le compartiment avec leurs volailles caquetantes, leur brouettée de cris, de mots gras ; c’est un raz-de-marée de chaleur, d’attente excitée…

 

Le train s’ébranle tiré par une locomotive tracassière ; on y est secoué, remué comme le bouillon dans la soupière ; chacun ayant trouvé sa place, un silence mielleux s’établit ; on s’observe, on s’épie ; les yeux sont des voyeurs impitoyables ; ils interrogent : que vient faire ce gringo dans ce coin perdu du Mexique ?

 

Il pourrait leur dire qu’il vient se recueillir sur la tombe d’une femme, qui l’a comblé de bonheur et de volupté… il pourrait leur dire qu’elle était de leur race, il pourrait leur dire sa longue chevelure noire, sa peau brune, douce, sucrée comme le miel d’acacia, il pourrait leur dire son rire, sa danse, ses yeux en amande… sa tendresse, il pourrait leur dire tant et tant… et éteindre ainsi leurs regards de merlans frits…

 

Mais il ne peut pas… tout est encore trop récent, trop à vif ; il est submergé par une foule de souvenirs dévastateurs, d’orages qui incendient sa mémoire, l’obligeant à fermer les yeux pour cacher ses larmes.

 

Marguerite

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