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26 février 2009

Au marché, Nicole Artaud


Enrichir le dialogue de départ pour en faire une histoire.

(les phrases en couleur sont le dialogue de départ)


 

Elle essaye de se frayer un chemin sans trop bousculer de monde entre les étals du marché.

« Comment se fait-il qu'il y ait autant de monde aujourd'hui ? »


Elle pensait être tranquille pour faire quelques courses avant d'aller ouvrir la boutique, mais elle risque bien d'être un peu en retard, des clients l'attendrons devant la porte.


Il fait beau aujourd'hui, hein ?


« C'est à moi qu'on parle ? Zut le retraité du troisième, je ne l'avais pas vu ! Toujours en verve celui-là, mais je n'ai pas le temps pour des ronds de jambe. Restons polie quand même.


Ah, bonjour M. Machin


Elle ralentit un peu, mais ne s'arrête pas vraiment. Cela n'empêche pas M. Machin de tenter à nouveau sa chance. Il aime bien sa jeune et jolie voisine, toujours élégante bien qu'un peu trop distante à son goût.


Il fait beau, hein ?


« il ne lâchera pas l'affaire ! Je ne vais pas m'attarder, d'autant que nous sommes devant le stand du marchand d'accras et que je risque de ne pas résister longtemps à l'envie d'en acheter. »


Oui


« Elle me répond, toujours ça de gagné ! Mais cette odeur d'accras m'incommode, je n'aime pas trop les nourritures exotiques. »

Il se met à marcher avec elle. Il peut ainsi s'éloigner de l'odeur qu'il n'aime pas et respirer son parfum à elle. « Très féminin, très fleuri, je me demande quelle marque, je ne m'y connaît pas trop en parfums, Adèle n'utilise que de l'eau de Cologne. En parlant d'elle, tiens... »


Il était temps, toute cette pluie, ça a déprimé ma femme.

Ah, j'espère qu'elle va mieux ?

Oui, oui, elle ...


« Oups, j'allais oublier de prendre le pain. »


Une baguette, un complet et deux cannelés s'il vous plaît.

Tout de suite, Madame, 5,40 €


Tout en prenant possession de ses achats, elle se tourne vers M. Machin:


Vous lui transmettrez mon bonjour. Excusez-moi, je suis pressée.


« Bon j'espère que ça lui a coupé le sifflet au voisin, sa femme est bien gentille, mais elle a toujours quelque chose. En fait elle paraît assez autoritaire, il ne doit pas rigoler tous les jours, le pauvre. Pas étonnant qu'il cherche de la compagnie. »


Ah, bonjour chez vous quand-même.


Et voilà la causette est déjà finie. Il se sent un peu déçu, comme abandonné. « N'arrivera-t-il jamais à l'inviter pour prendre un café ? Elle est toujours pressée, c'est la maladie de cette génération. Oui, c'est là le problème, elle n'a rien à faire d'un vieux croûton comme lui. »


Il va se promener encore un peu. Il aime toujours flâner sur un marché, tout est si coloré et en mouvement. On passe du fruitier au boulanger, du vendeur de fripes au poissonnier, du fromager au fleuriste. On saute d'une odeur, d'une couleur à l'autre. Il y a les flâneurs comme lui et les gens pressés comme elle. Il soupire, il est temps de faire les achats consignés par Adèle sur le bout de papier dans sa poche. Comme si elle pensait qu'il n'avait plus assez de mémoire !

12 janvier 2009

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