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4 novembre 2009

Mozart, par Régine Vivien

 Mozart

 

Le moteur tournait, rageur, insistant, le bruit s’amplifiait, puis petit à petit s’éloignait. Le silence s’installait un instant. A nouveau une moto pétaradait. I l soupirait. Sa voisine laissa tomber crayons et feuilles. La chaise grinça quand elle la repoussa pour les ramasser.

 

La musique aurait dû occuper tout l’espace, pourtant….Mozart, Mozart n’arrivait pas jusqu’à lui. De temps en temps il reconnaissait une mélodie qui revenait dans le morceau. Que gâchis pensait-il. Il n’arrivait pas à faire cause commune avec son atelier d’écriture. Comment décrire la musique ?

 

La lumière d’octobre pénétrait encore agréablement par les trois fenêtres collées au plafond et barrées d’un x en barre de fer pour la sécurité. En cette fin de journée quatre ampoules à faibles lueurs jaunes pendaient misérablement aux quatre coins d’un rectangle au dessus des tables hétéroclites accolées les unes aux autres, flanquées des membres de l’atelier d’écriture. Le plafond était bas et il restait peu d’espace autour des dites tables ; bref il était à l’étroit, assis au bout, un peu à l’écart, juste devant la porte des toilettes. Mozart, Mozart n’arrivait pas jusqu’à lui.

 

En se retournant il apercevait l’armoire ouverte emplie à moitié de livres, cd, boite à archives, bouilloire. Il tentait de se recentrer sur la musique. La mini chaine stéréo lui faisait face. Il aimait sa petite taille, sa couleur gris acier et ce qu’elle représentait pour lui … du plaisir. Les écrans des ordinateurs voisins étaient cachés par une nappe ou un rideau à pompons blanc gris que l’on avait dû jeter là, à la va vite. Un enfant cria. Le froid le saisit sur les épaules. Il enfila sa veste. Mozart, Mozart, au secours.

 

Puis il repensa à sa soirée du vendredi précédent, à ce récital. La salle était petite, les chaises peu confortables. Il était accompagné d’un ami et avait attendu la venue des artistes. Après les applaudissements d’usage le silence s’était installé respectueux, attentif. Tous ces cœurs, toutes ces âmes en attente de la magie de la musique. Et le violon avait vibré, gémi, soupiré, le piano s’y était accordé. Et le temps s’était arrêté pour deux heures de plénitude.

 

Régine Vivien Le 28 octobre 2009  

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Commentaires
M
qui a dit"le silence qui suit la musique de Mozart<br /> est du Mozart!"? j'y ai pensé en lisant ce beau<br /> texte, où trouver ce silence dans ce décor?,ce bruit, l'absence de refuge où la musique prendrait tout son sens! un beau moment quand mème..
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