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4 janvier 2010

Vivez joyeux (Sol Undergreen), scène VII et VIII, par Vincent

SCENE VII

(Le narrateur seul)

NARRATEUR : bon oui c’est bien, allez, chers écouteurs clients amis, nous devons entrer maintenant dans la partie douloureuse de notre narration,  de vos espérances… le chiffre de l’espérance de vie, n’est plus exponentiel, vous ne le saviez pas? Vous lisez quoi comme journaux? Ah vous préférez la télé et bien vous allez tous crever plus tôt, on ne vous l’a pas dit à la télé?  Oui malgré les progrès de la science l’espérance de vie diminue, votre espérance chiffrée baisse, et oui tout est chiffré surtout l’espérance, fini les records de vieilles dans les mouroirs de retraite, on pourrait dire bon, cela peut arriver parfois comme ce fut le cas pour le chiffre du sprint ou celui du 2000 mètres, les records s’étaient amenuisés au fil des saisons jusqu’à ne plus progresser pendant quelques années. Puis ce furent les handicapés avec leurs nouvelles prothèses en carbone qui reprirent la marche en avant, tant et si bien que les valides se firent amputer pour en bénéficier à leur tour, de nos jour cela ne choque plus personne de voir des cyclistes avec des roues greffés ou des footballeurs avec un cerveau, n’oubliez jamais qu’il n’en n’a pas toujours été ainsi, les chiffres n’étaient pas les mêmes.

      Reprenons le chiffre de l’espérance de vie comme exemple, depuis des millénaires celui ci s’allongeait sans faiblir ce qui faisait qu’un être humain était passé d’une espérance de vivre sur la Côte d’Azur beaucoup plus longue, qu’à celle de vouloir prendre ses vacances au Rwanda.

Et là, non pas brutalement mais insidieusement, à pas lents, la mort toujours prématurée fait son retour même sous des cieux plus cléments. Sans avoir pris de cette hauteur certaine, l’agent spécial Sol Undergreen ne se serait pas aperçu de ce revirement, encore moins s’il avait été pris dans les brouillards picardiens d’un esprit poussif englué dans son époque, avalant tout ce qu’il y a à avaler, parce qu’il faut bien qu’on écoule les millions de tonnes de surgelés qui n’ont pas d’autre but que de se faire bouffer jusqu’à la moelle, jusqu’à ce qu’il n’en reste rien et là, la bouche est bouchée et l’on en revient à la mort qui est terriblement froide d’après ceux qui en sont revenus mais moi, je crois qu’ils nous racontent des histoires picaresques pour nous maintenir dans le brouillard et nous vendre n’importe quoi et si on se met à acheter n’importe quoi même pendant les soldes alors la planète est foutue et....   

SCENE VIII

(Ben Choron, le narrateur, Sol)

BEN CHORON : Quels sont donc ces salauds qui sifflent sur ma tête ?

NARRATEUR : s’interroge le Rédacteur en chef Nanard Choron alors qu’il se prélasse dans son lit, seul, car sa compagne, ce soir, l’a délaissé pour un autre. Au début il n’y prêtait pas attention mais le sifflement ne s’interrompait pas. Au contraire il semble s’amplifier, tchiiiiiiiii.

SOL : Caserétipasuprahumaindêtremoinscon 

NARRATEUR : pense Sol en un seul mot car la vitesse de sa pensée va toujours plus vite que son alphabétisation, et ce depuis sa plus tendre innocence.

SOL : Tout le monde s’en fout des quelques données ultra confidentielles que j’ai pu refiler, non ce que la policerie  n’accepteraient pas c’est d’avoir été infiltrée par un journaliste.

BEN CHORON : Serait-ce ma pscychoserie qui me reprend

NARRATEUR : pourtant il n’a jamais connu d’hallucination auditive - enfin sauf la fois, il y a des années de cela, où il avait cru entendre siffler le train alors qu’il s’agissait d’un simple corbeau parleur, c’était un soir d’élection, il s’était donc fort à propos débarrassé du maître chanteur en lui donnant sa voix.

BEN CHORON : non là ça siffle vraiment de plus en plus fort comme si cela venait de dessus de moi, du toit en somme, ô obscure pièce de mes pensées…

NARRATEUR : …pense-t-il simplement quoiqu’un peu effrayé, etc etc

SOL : C’est vrai que j’y suis allé fort et qu’ils ont bien dû se douter que des infos aussi précises ne pouvaient provenir que d’une taupe … Ca, qu’en faut creuser des galeries dans les archives, j’en connais un rayon

NARRATEUR : j’ai à l’esprit le jour ou l’édifice du poliçaria avait failli s’écrouler tellement il avait plongé au cœur de la documentation et que ça avait fait « blizzzfloucbuzz » et que tout avait bugué, même l’esprit de son supérieur, le lieutenant C., qui avait du être hospitalisé d’urgence pour une nervouse break down que même la CIA s’était intéressée à son cas, car, cependant, néanmoins, en effet et ce depuis Guantananaflop, oui, personne n’avait  vu pareille marmelade dans l’encéphale d’un mammifère terrien, fut il américain.

Suspense… Nanard Choron s’enfonçe plus profondément dans son lit et remonte lentement la couette sur son cou puis son menton et s’arrête en bordure de ses yeux qu’il a grands ouverts, ce qui ne lui sert à rien car seules ses oreilles fonctionnent et le son  strident fait «  tchiiiiiiii ».

BEN CHORON : Non ce n’est pas le train…

NARRATEUR : …analyse finement Nanard Choron qui n’habite pas près d’une gare et puis il y a longtemps que les trains ne sifflent plus personne,même pas les jolies femmes, c’est vous dire, « tchiiii » siffle le bruit  « tchiiiiii » et Nanard s’enfonce toujours plus profondément dans la noirceur de la nuit qui fait tchiiii.

      Je reprends, par la suite l’agent spécial Sol Undergreen avait été cantonné sur le terrain, ce qui pour une taupe est toujours plus agréable que de se perdre dans les méandres de l’informatique information.

      Sol Undergreen est un indépendant, pour ainsi dire, même, il est seul, il a grandi dans le désert des montagnes cévenoles (phénomène géologique d’érosion familiale connu d’un grand nombre d’indiens cévenols sous le nom de désertification sociale.)

Mais se serait mentir que de dire qu’il était absolument seul car il y a Candida en lui quelque part, Candida Albicans, celle qu’il aime secrètement de lui-même, enfin c’est compliqué l’amour, peut être est-elle en danger, peut-être sous la torture a-t-elle avoué qu’il était un jouïrnaliste infiltré dans la policerie…

BEN CHORON : Non mais c’est quoi ce boucan là haut, nom de dieu c’est pas possible je vais me prendre un astronef sur la gueule, c’est un Rafale de l’armée française qu’a un défaut et que nous retournent les Brazouliens ? Tchiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, 

NARRATEUR : énorme, les mots à ce moment de l’histoire sont à bout de nerfs, flutepute, on a du mal à exprimer le bruit avec du mot ou alors il faut utiliser du gros mot ce à quoi je me refuse car il faut savoir résister, dire non et Tchiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.

En pensant à sa très chère Candida, (la nuit d’hôtel lui avait coûté le prix d’une formule un) Sol comme vous pouvez le constater (enfin ceux qui ont osé investir dans les places du devant), Sol voit monter en lui, (les moyens techniques nous manquent donc je fais tout l’boulot), donc la dépression l’envahit, l’inquiétude lui pèse, la sécu ne rembourse plus rien, soudain il ne flotte plus, il s’écrase quoi 

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