Sommeil, par Régine Vivien
Sommeil
S’assoupir devant les images
qui défilent sur l’écran dans un murmure.
S’éveiller dans le froid
Accablé de fatigue,
Se recroqueviller, capituler
Devant sa lassitude,
Somnoler à nouveau.
Au son d’une voix, à son intonation familière,
Sursauter à un nouveau réveil,
Se résoudre à bouger ce corps
De l'abri inconfortable
Où le sommeil l’a basculé;
Le décoller de son accablement,
L’arracher à sa torpeur,
Le lancer à l’assaut du lit
Où la couette accueillante et chaude
L’enveloppera d’une molle douceur,
Où l’oreiller au creux tentateur
Recueillera sa tête,
Où le drap, enveloppant le matelas,
Recevra ce corps malmené.
Eteindre l’écran qui lance des champs magnétiques,
Appuyer sur le réveil
Pour enclencher une prochaine fatigue,
Enfin tourner et retourner,
Appeler de ses vœux
Ce sommeil qui se refuse.
Compter le nombre d’heures restant à dormir,
Se raisonner, s’obliger
A des images douces,
Tourner et retourner,
S’accrocher à son oreiller,
Refaire sa journée...
Et, soudain sans un effort
S’endormir et céder enfin.
Régine Vivien le 01 février 2011