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25 avril 2011

Destination inconnue, par Danièle Chauvin

 

Une nouvelle en plusieurs épisodes... et une chute.

DESTINATION INCONNUE

 

I. LE GRAND RENDEZ-VOUS

 

Tous les types étaient réunis : les grands, les maigres, les bronzés, les punks, les Barbies, les karatés men, les danseuses, les costauds chevelus, les naïves aux yeux clairs, les frisés à moustaches, les lolitas à jupes plissées. Il fait chaud : c’est étroit, un couloir.

 

Il y a trop de monde, ne trouvez-vous pas ? »

Celui-là s’est trompé de personne ! Avec son costume gris et sa cravate à rayures… Que me veut-il ? Visiblement, il ne sait pas pourquoi il est là. Je réponds : « Peut-être. » Je sens que je ne vais pas m’en débarrasser facilement. Je vais essayer de m’éloigner… Passer devant la grande rousse… Mais… Il me suit ! J’abandonne. De toute façon, c’est impossible, on est trop serrés.

Il poursuit : « Quand cela a-t-il commencé ? » Est-ce que je sais, moi, quand ça a commencé ? J’ai entendu le signal tout à l’heure. Je suis là.

On m’a dit qu’il ne fallait à aucun prix manquer cet événement. Il m’a fallu venir ici. » Il sonde les profondeurs des poches intérieures de sa veste. Il sort un coupon de réduction, me le montre.

 Ça peut attendre », dis-je.

Non ! » Il a l’air désespéré. Il remet le coupon dans sa veste.

 

Un mouvement semble s’amorcer. On dirait qu’on avance. Ça y est, les portes s’ouvrent. C’est la bousculade. Tout le monde se précipite. Qu’est-ce qui leur prend ? Il y aura assez de places : c’est grand, une pelouse de terrain foot. Finalement chacun a trouvé un coin de gazon. S’est assis. Le calme s’installe. Le costume gris est là, tout près. Il craint de se salir : il est resté debout.

L’attente commence. Peu à peu, un murmure circule. On parle à voix basse. On se penche vers son voisin. Le costume gris se courbe jusqu’au niveau de mon oreille :

Avez-vous apporté votre réveil ? » 

Je le regarde, hausse les épaules.

Il est détraqué. » Il sort le sien de sa poche.

 Il est seize heures », dit-il. 

 

Brusquement, le silence. Puis une clameur : «Ah ! La voilà ! »

C’est vrai, elle arrive. Elle se balance légèrement. Elle semble hésiter. Elle s’arrête. On retient son souffle.

Tout le monde se lève. On n’entend plus rien. Douze files se forment en étoile autour d’elle. Tous les types, les grands, les maigres, les bronzés, les punks, les Barbies, les karatés men, les danseuses, les costauds chevelus, les naïves aux yeux clairs, les frisés à moustaches, les lolitas à jupes plissées se rangent, les uns derrière les autres et approchent… Lentement.

 

Et bien, ça y est. J’y suis. C’est mon tour. Mon cœur bat à cent à l’heure.

Je gravis les quelques marches. Le costume gris est toujours derrière moi. Je me retourne et je m’entends dire : « A tout à l’heure. »

J’entre, comme tous les autres participants de cette grande réunion. Comme eux, je suis irrésistiblement entraînée.

 

Multicolores, les lumières du couloir, et changeantes. On avance toujours, curieux, surpris aussi. Tiens ! Le bout du tunnel. Il est immense ce hall. On marche sur une mosaïque de nacre et de jade représentant de magnifiques arborescences aux reflets aquatiques.

Au fond de la pièce, une estrade. Le personnage qui l’occupe souhaite la bienvenue et précise que chacun sera pris en charge par un guide. On pourra lui poser toutes les questions possibles. Puis il invite lesdits guides à rejoindre leurs protégés. Une ondulation s’ébauche au pied de l’estrade pendant que l’autre continue son discours. Que se passe-t-il ? Pour tenter de trouver une explication claire, je regarde partout, dans tous les sens, autour de moi, en bas, en haut. Ça alors ! Je vois mon reflet ainsi que celui de toutes les personnes qui m’entourent dans le cuivre rutilant du plafond. Je les reconnais tous : les grands, les maigres, les bronzés, les punks, les Barbies, les karatés men, les danseuses, les costauds chevelus, les naïves aux yeux clairs, les frisés à moustaches, les lolitas à jupes plissées. Et le costume gris !

 

Chacun est accompagné d’un petit homme vert.

 

 

II.TRIC

 

Mon petit compagnon vert avance devant moi en se dandinant. Ses antennes oscillent gaiement. De temps en temps, il s’assure que je suis toujours derrière lui. Je peux alors constater que ce qui peut être pris pour une bouche traverse sa face de part en part, ce qui lui donne un sourire inaltérable. Il me conduit à travers un dédale de couloirs et d’escaliers. La couleur de la lumière varie au fur et à mesure de notre progression.

Nous tournons à droite, à gauche, encore à gauche. Nous montons un étage, puis deux. Encore un couloir. Le petit homme vert s’arrête enfin. Ce n’est pas trop tôt. Je me demande comment je vais m’y prendre quand je voudrai sortir d’ici.

Ne nous laissons pas distraire, observons notre guide. Pour l’heure, il est en train de se pencher contre une porte. Comment fait-il pour l’ouvrir ? Je n’ai pas tout saisi. Évidemment. Il se retourne et son sourire remue. Il est même doté du son : « Vous êtes arrivée ! »

Je pénètre après lui dans un espace grand comme une chambre à coucher, mais sans lit ni autre meuble, en apparence. Les murs forment une sorte d’igloo recouvert de toutes sortes de dessins de toutes les couleurs. Ils aiment les couleurs ici ! D’ailleurs, la lumière multicolore et changeante entre en action. Il y avait longtemps.

 Si vous avez besoin de moi, vous n’avez qu’à m’appeler, articule le sourire vert. »

 Vous appeler ? Comment ? » Il tend l’un de ses six doigts vers une inscription : « TRIC ». Je pose l’un des dix miens dessus. À peine ai-je effleuré les lettres que mon guide se met en boule, comme un hérisson, un hérisson vert sans piquant, et roule vivement pour s’encastrer dans un anneau rouge et violet.

Je reste quelques secondes interloquée. Je passe à nouveau la main sur « TRIC ». Hop ! Le hérisson lisse, vert et souriant saute sur ses pieds de petit homme vert :

 Oui ? Que voulez-vous savoir ? »

Tiens, c’est une bonne idée. Posons-lui une question :

 Que sommes-nous censés faire ici ? » Il se balance doucement d’une jambe sur l’autre, les mains aux hanches.

 Je ne peux répondre à cette question. Vous devez le faire vous-même. »

Me voilà bien. Tentons autre chose. Pour m’adresser à nouveau à lui, je fais ce qu’il m’a montré : je caresse « TRIC ». Hop ! Mon guide vert se met en boule et se range dans son anneau rouge et violet. Je repasse sur « TRIC ». Hop ! Le hérisson lisse, vert et souriant saute sur ses pieds de petit homme vert.

 Oui ? Que voulez-vous savoir ? »

OK, j’ai compris : toujours ranger le petit homme vert après sa réponse et le ramener à son apparence de bonhomme pour lui poser la question suivante. Donc : « Où sommes-nous ? » Le petit homme vert se dirige en sautillant vers une bande jaune, s’arrête et attends. Je réfléchis. Pourquoi ne dit-il rien ? Que signifie cette attitude ? Quelle est l’importance de cette bande jaune ? Je la regarde intensément. Je la touche. Stupéfaction ! Les lumières multicolores et changeantes s’éteignent. Tout devient bleu. Nuit. C’est la nuit. L’igloo n’est plus qu’un dôme étoilé. Je me trouve au milieu des étoiles.

  C’est un décor ? » Pas de réaction. Ah ! Oui, il faut ranger le petit homme vert. Je m’exécute. Il se met en boule, hérisson vert sans piquants et repart dans son anneau. Je reste un instant sans réaction, le regard se promenant sur les murs de la pièce. Puis, je commence à les observer attentivement. C’est alors que quelque chose attire mon attention. Je remarque un phénomène à peine perceptible. Les étoiles semblent se déplacer très lentement. Est-ce une animation, un film ? Je ne sais pas ce que je dois en conclure, mais une chose est indéniable : c’est magnifique.

Je contemple quelques minutes le spectacle. Profondeur, scintillement, incandescences minuscules, immensité, silence. Tout semble immobile. Pourtant tout est mouvant. Insensiblement, je me détache de l’instant présent. Je me perds dans mon rêve. Il n’y a plus de limites. Je voyage dans l’infini. Sensation de liberté absolue, de calme serein, de légèreté. Plus de contraintes, plus de gêne, mon corps est une bulle. Je flotte.

Patatras ! Ma tête est à l’envers, ma pensée dégringole. Mon esprit perd l’équilibre. Mais ! Oui ! Je flotte ! Mes pieds ne sont plus sur le sol. Où est la verticale ? Une angoisse m’étreint. Je hurle : « Où allons-nous ! » L’absence me répond. Aïe ! He oui ! Je suis seule !

Reprenons-nous. S’approcher de « TRIC ». Avec lenteur, malgré les battements désespérés de mes quatre membres dans l’air. Enfin, toucher « TRIC ». Hop ! Le hérisson lisse, vert et souriant saute sur ses pieds de petit homme vert.

 Oui ? Que voulez-vous savoir ? 

 Où allons-nous ! »

Le petit homme vert se dirige en sautillant vers un point lumineux. En quoi est-il spécial ? Il semble plus gros que les autres, il ne bouge pas. J’appuie mon doigt dessus.

Horreur ! L’igloo fait un demi-tour vertigineux. La tête me tourne. Je baisse les yeux. Sous mes pieds, je reconnais la Terre.

 

Elle s’éloigne à une vitesse supersonique.


III. L’HEURE

 

Je reste un moment hébétée. Une pensée traverse mon esprit : « Je dois rentrer chez moi. » Puis, c’est une question : « Comment ?» Je ne trouverai cerainement pas la solution en restant figée ici. Je dois chercher de l’aide. Sortir de cette chambre. Je balaye des yeux les parois de l’igloo afin de situer « TRIC », je m’en approche, l’effleure. Deux fois. Le petit homme vert disparaît et reparaît. Son sourire inaltérable me redonne espoir. Je lui demande : « Ouvre la porte de la chambre. » Il s’exécute. Je me précipite dans le couloir avec ses lumières multicolores et changeantes.

Que faire ? Tourner à gauche ? À droite ? Le petit homme vert au sourire inaltérable m’a précédée et semble avoir choisi. Je le suis. Il me conduit dans le grand hall. Apparemment, tous les autres voyageurs ont eu la même idée que moi car je les reconnais tous, réfléchis dans le plafond en cuivre : les grands, les maigres, les bronzés, les punks, les Barbies, les karatés men, les danseuses, les costauds chevelus, les naïves aux yeux clairs, les frisés à moustaches, les lolitas à jupes plissées. Et le costume gris ! Les uns se dirigent vers l’orateur, les autres s’en éloignent.

Que faire ? Avancer ? Rebrousser chemin ?

 

Le personnage est toujours sur son estrade. Son discours s’est modifié. Il parle de temps qui passe, qu’on remonte, qu’on arrête, qui accélère et qui ralentit.

Je me fraie un chemin au milieu de la foule. Le petit homme vert au sourire inaltérable me talonne. Quand je me trouve assez près, je m’adresse à l’orateur.

 Je souhaite rentrer chez moi. Est-ce possible ? »

L’homme se tourne vers moi.

Bien-sûr-tout-est-possible. Mais-il-faut-connaître-l’heure. »

Me voilà bien renseignée. Connaître l’heure ! Aucune horloge autour de nous, et je n’ai ni montre ni réveil. Exaspérée, je lève les yeux au ciel, ou plutôt, vers le plafond. Mais, là, réfléchi dans le cuivre rutilant, je le vois. Le costume gris va pouvoir m’indiquer l’heure.

Je joue des coudes pour l’atteindre avant qu’il ne disparaisse de ma vue. Le petit homme vert au sourire inaltérable semble savoir ce que je veux : il se faufile entre les gens avec détermination. Je suis presque arrivée. Encore un effort. Ça y est, j’y suis. J’attrape le costume gris par la manche. Il se retourne, me dévisage. L’étonnement se lit dans son regard.

 Vous ? Ici ? Je suis ravi. 

 Quelle heure est-il ? 

 Beaucoup trop tard.

Où est votre réveil ? »

Il sonde sa poche, en extrait l’objet. Il me le tend. Je le prends. Je lis : Vingt-trois heures.

Je l’interroge : « À quelle heure sommes-nous entrés dans ce vaisseau ? »

À seize heures trente. »

Que faire ? Vieillir ? Rajeunir ?

Je triture le réveil, le passe d’une main dans l’autre, en réfléchissant à m’en faire éclater la cervelle. Le petit homme vert au sourire inaltérable se dandine devant nous, avec ses antennes oscillantes sur sa tête. Perplexe, je le regarde. C’est alors qu’il se met à danser, en agitant les bras d’une drôle de façon. Il tend une main en l’air devant lui, paume dirigée vers le haut, tandis que l’autre semble tourner une vis au-dessus.

Que signifie cela ? Évidemment ! La solution jaillit soudain de mon esprit pourtant fatigué. Je reporte mon attention vers le réveil et j’actionne les aiguilles pour les ramener sur seize heures trente.

Immédiatement, un fort effet de freinage se fait sentir. Je tombe sur le costume gris qui tente de se retenir à mon petit guide vert. Mais tout le monde s’étale par terre.

 

Le vaisseau s’est arrêté.

 

 

IV. RÉDUCTION

 

Je me redresse sur mon séant. Chacun fait de même. Les lumières ne changent plus. Elles se sont fixées sur un vert-de-gris livide, transformant tous les personnages de l’assistance en cadavres animés. Ambiance de film d’horreur. Je n’ose pas me lever tout à fait, regardant anxieusement l’un après l’autre tous les êtres qui m’entourent. Ils ont l’air aussi effrayés que moi. Quelque part, cela me rassure. Lentement, je me mets debout. Un tour d’horizon m’indique que tout le monde m’a imitée.

Je cherche mon petit guide vert. Il est tout près de moi et semble attendre quelque chose. Il agite ses antennes sur sa tête. Son regard est dirigé vers l’orateur. Celui-ci reste un moment immobile. Apparemment, il n’a pas souffert du brusque freinage.

Il commence à parler.

 Trois, cent, quatre-vingt-dix-huit, mille, kilomètres. Il-faut-réduire. Il-faut-réduire.»

Réduire quoi ? La vitesse ? On est déjà immobile. La lumière ? Cette ambiance de morts vivants est suffisamment glauque et faible comme cela.

Mon petit guide vert agite ses antennes sur sa tête. Il s’éloigne de moi, puis revient. Et il recommence. Intriguée, je me positionne derrière lui. Il se tourne vers moi, agite ses antennes sur sa tête et se dirige droit vers le couloir de sortie du vaisseau.

Je le suis sans conviction car je me demande où cela nous mènera puisque nous sommes perdus dans l’univers, à des milliers de kilomètres de la Terre. Des milliers de kilomètres ! Bien sûr ! C’est ce que disait l’orateur tout à l’heure. Et il disait aussi : « Il faut réduire ». Réduire la distance, évidemment. Mais comment ? 

Tout en réfléchissant, j’avance derrière mon petit guide vert.

Tiens, il s’arrête. Je ne vois rien de remarquable ici. Mon petit guide vert agite ses antennes sur sa tête. Ce faisant, il effleure la paroi du couloir. J’écarquille les yeux. Je distingue à peine comme une nuance légèrement plus foncée que le mur lui-même, en forme de rectangle très mince. En observant plus attentivement encore, je m’aperçois que quelque chose est écrit au-dessus du rectangle : « Introduisez votre bon de réduction. »

Un bon de réduction. Où ai-je déjà entendu parler de cela ? Je fouille ma mémoire. Je fais défiler à rebours tous les évènements et tous les personnages rencontrés depuis le début de cette aventure. Je remonte le temps. Toutes les scènes de cette histoire rocambolesque se succèdent à l’envers :

·           Le vaisseau s’est arrêté.

·            Je souhaite rentrer chez moi. Est-ce possible ? »

·           Je reconnais la Terre. Elle s’éloigne à une vitesse supersonique.

·           Je flotte.

·           Je pénètre après lui dans un espace grand comme une chambre à coucher.

·           Chacun est accompagné d’un petit homme vert.

·           Je vois mon reflet ainsi que celui de toutes les personnes qui m’entourent dans le cuivre rutilant du plafond.

·           J’entre.

·           Elle se balance légèrement.

 STOP ! Voilà celle que je cherche :

·           Il sonde les profondeurs des poches intérieures de sa veste. Il sort un coupon de réduction, me le montre. « Ça peut attendre, dis-je.»

Non ! » Il a l’air désespéré. Il remet le coupon dans sa veste. 

 

C’est cela ! Le costume gris, la première fois que je l’ai vu.

Je pense tout haut.

 Je dois retrouver ce costume gris encore une fois. »

Mon petit guide vert agite ses antennes sur sa tête et se remet en route en direction du grand hall. Je ne le quitte pas d’une semelle. Dans cette lumière de catacombe, il ne va pas être aisé de repérer le costume gris au milieu des autres personnages. Je scrute tout de même le plafond de cuivre. Ils sont toujours là : les grands, les maigres, les bronzés, les punks, les Barbies, les karatés men, les danseuses, les costauds chevelus, les naïves aux yeux clairs, les frisés à moustaches, les lolitas à jupes plissées.

Et le costume gris ! Enfin, verdâtre.

Je fonce sur lui.

 Votre bon de réduction, vite ! »

Il sursaute.

Ah ! Vous n’êtes pas partie. J’en suis heureux.

Votre bon de réduction ! Donnez-le-moi, s’il vous plaît. »

Il ne paraît pas étonné.

Mais bien sûr. » Il me tend le précieux coupon.

Merci. »

Cette fois, je précède mon petit guide vert et je cours à toutes jambes jusqu’au rectangle. Je présente le coupon devant. Le rectangle l’avale. Au même moment, je me sens déséquilibrée violemment et à la place de l’inscription « Introduisez votre bon de réduction » une espèce de compteur apparaît et se met à tourner mais en sens inverse. Le premier nombre que je peux lire est trois cent quatre-vingt-dix-huit mille. Évidemment.

Le vaisseau s’est remis en mouvement. Le compte à rebours des kilomètres se déroule régulièrement. Il n’y a plus qu’à attendre.

Mon attention est absorbée par le défilement des chiffres. Quand je m’en détache, je remarque que mon petit guide vert a disparu.

Soudain, le freinage commence, mais cette fois, en douceur. Les chiffres se succèdent de moins en moins vite. Puis zéro s’affiche. Le vaisseau s’arrête.

La porte s’ouvre et je sors.

 

 

J’entends la voix de maman : « Stéphanie ! C’est l’heure. Viens à table ! »

J’enregistre mon score : “level two” et j’éteins ma console de jeu.

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