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31 mai 2012

Incompréhension en miroir, par Valérie Maffre

Piste d'écriture: se laisser inspirer par l'univers énigmatique d'Edward Hopper...

hopperchambreanewyorkDepuis plusieurs jours, je laissais trainer sur le bar de la cuisine une carte reproduisant le tableau « Chambre à New York » de Hopper. Le message que je tentais de faire passer ne semblait pas arriver à destination. Thomas passait, repassait, posait ses affaires, déplaçait la carte postale sans même jeter un œil distrait.

Je m’enfermais dans une attitude distante. Je m’ennuyais dans cette relation qui tournait en rond ou plus exactement qui ne tournait plus rond du tout. Je ne me souvenais plus du premier signe qui avait marqué le début de l’érosion de notre couple. Moi, j’étais cette jeune femme dans sa robe rouge accoudée au piano qui jouait négligemment d’un doigt un air simple de débutant. Thomas était cet homme absorbé par son journal. Un monde de silence nous séparait alors qu’une cacophonie d’idées noires tournoyait dans ma tête.

Il était peut-être temps de prendre cette décision. J’avais pesé le pour et le contre. La conclusion s’imposait d’elle-même. Mais difficile de passer de la conclusion à l’action. Demain, je me le promettais serait le jour du dénouement. Mais ce soir, je tenterais le dialogue de la dernière chance. Je mis une longue robe rouge et j’attachai mes cheveux en chignon bas sur la nuque. Je me dirigeais vers la cuisine pour préparer encore une fois le dîner quand j’entendis la clé tourner dans la serrure de la porte d’entrée. Thomas rentrait tôt ce soir.

- Bonsoir ma chérie, me dit-il en m’embrassant. J’arrive juste à temps. Ce soir c’est moi qui prépare le repas.

Il posa le sac de courses sur le bar. Il retira sa veste qu’il déposa sur un des tabourets.

- Tiens, pendant que je cuisine, on va se prendre du vin blanc, ton préféré. Le caviste avait une bouteille déjà fraîche. Ouvre-la.

Sans attendre que je finisse de remplir nos verres il me tendit une enveloppe. A l’intérieur, il y avait des billets de train.

- Ce WE je t’amène à Paris voir la rétrospective Hopper au Grand Palais. Tu croyais que je n’avais pas compris le message de la carte, hein ?

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Commentaires
V
Merci pour le retour.
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C
bonne description du rapport entre les personnages à partir de leur attitude, amusant la fin qui amène à l'expo!
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