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9 octobre 2013

Contes à rebours (chap 2), par Iva Caruso

 

Chapitre 2

 

Le visage de la fillette était devenu sale et ses cheveux tout ébouriffés ne faisaient qu’accentuer son air désolé. Elle retourna brusquement la tête et vit des sortes de pattes sortir du sol. D’une voix enragée, elle annonça : « Quoi encore ? Ne me dites pas que dans ce monde de malades, maintenant il pousse des pattes partout ? »

Elle entendit un aboiement étouffé, se rapprocha de la pousse magique, en prit les pattes et les tira vers le haut. Ce fut grandiose : la petite avait fait croitre la pousse animale. Elle put reconnaître c’était un bourgeon canin, dont le parfum laissait à désirer. Son pelage de paille, plus long que les cheveux de Clémence, et sa puanteur inestimable, ne pouvaient appartenir qu’à Baveux.

11baveuxe_baverCourageuse, elle le tira le plus haut qu’elle pouvait et finalement réussit à sortir la grosse caboche (et le reste) du sol. Elle tomba par terre en même temps que Baveux. Elle n’eut point le temps de se relever que le chien lui avait sauté dessus et la léchouillait de partout. Néanmoins, elle réussit à se débarrasser de la bave et du chien car elle avait entendu un murmure plaintif.

Elle plongea sa tête dans le trou et vit une sorte de statue, les mains en l’air et en coupe, comme si elle voulait supplier le Seigneur. Une immense couche transparente comme de la bave recouvrait tout ce visage. La fillette le toucha, traversant la couche visqueuse, et tout à coup l’objet ouvrit les yeux. C’est alors que Clémentine découvrit que la statue n’en était pas une : c’était bien évidemment Léo qui, en poussant son chien afin qu’il creuse une sortie vers le haut, avait dû recevoir une décharge de bave inouïe.

Clémentine prit ses mains et l’aida à remonter. Lorsque Baveux approcha du garçon, il le léchouilla. Alors, Léo le fixant d’un air assassin, le pauvre chien rentra sa langue. Tous deux se regardèrent droit dans les yeux et tout à coup, Léo se jeta sur son « agresseur » et essuya sur ses poils la répugnante couche de bave qui collait toujours à son visage. 

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