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17 mai 2014

Contes à rebours (15): Le Bal des sirènes, par Iva Caruso

 

http://veloursnoir.v.e.pic.centerblog.net/25xeq2nm.jpgAvant de les laisser, Ylaïs annonça au groupe que ce soir il y aurait une fête, la Fête de la Lune, qui célèbre la rencontre de l’astre avec la mer, et leur éternel amour. Cette fête est très importante pour le monde des sirènes, elle représente l’amour le plus sacré et légendaire de leur histoire.

Ayana s’écria : « Merveilleux ! J’ai eu si peu l’occasion de me réjouir avec un cœur réellement content ! » Elaïjah la regarda avec tendresse, et il dit : « Ce sera notre première fête ensemble, ma chérie. »

Léo quant à lui présentait moins d’entrain : « Pourquoi tu fais cette tête-là ? demanda Clémentine. – A chaque fois qu’il y a une fête à la maison, rétorqua-t-il, je m’ennuie, mes parents m’obligent à aller dans ma chambre, je n’ai pas le droit de rester avec eux et leurs invités… - Mais ici, on est dans la mer, on respire sous l’eau, il y a des sirènes partout. Et tes parents ne sont pas là, alors ne fais pas le rabat-joie à leur place ! » hurla Clémentine.

Alors que Clémence découvrait sa chambre, elle entendit la conversation qui se déroulait sur le palier. Elle sortit. Elle semblait soucieuse. Ylaïs s’en aperçut et lui demanda ce qui l’inquiétait autant. La jeune fille n’avait pas envie de parler d’Ethan, aussi elle répondit qu’elle ne savait pas quoi se mettre sur le dos, car elle ne pouvait pas aller au bal avec ces nippes. La sirène la rassura, en l’emmenant, ainsi qu’Ayana, dans sa propre garde-robe.

Ylaïs les quitta en leur disant : « On se rejoint dans la salle du trône à l’heure des bulles ! »

 

Quand les bulles émergèrent hors des gigantesques huîtres perlières, Ayana, Elaïjah et les enfants sortirent de leurs chambres. Clémentine prit la main d’Ayana, très belle dans ses voiles rouge coquelicot, et Léo celle d’Elaïjah, tout fier. Clémence n’était pas encore prête et prévint Ayana qu’elle les retrouverait plus tard.

Ils descendirent jusqu’à la salle du trône. L’hippocampe se trouvait aux pieds de celui-ci. Elaïjah et Léo restèrent avec Claïtos, car Léo à beaucoup l’apprécier. Le roi se faisait attendre, et les « filles » partirent explorer les décors somptueux des réjouissances. Elles rencontrèrent de nombreux sirènes, hommes et femmes, aussi magnifiques les uns que les autres. Certains avaient commencé à danser. Les coraux se chargeaient de la musique, harpe, flûtes et percussions. Des poissons évoluaient aussi, formant d’interminables rondes colorées. Des espadons se livraient à des duels chorégraphiques, des hippocampes, à des courses verticales… Ayana et Clémence passaient de découvertes en découvertes, et ouvraient des yeux émerveillés. Elles riaient aussi beaucoup, complices.

 

Soudain, retentirent dans tout le palais le souffle des conques trompetteuses, qui proclamaient l’entrée du Fils des mers. Claïtos abandonna Elaïjah et son nouvel ami pour annoncer le roi Triton. Celui-ci était majestueux. Les écailles de sa queue brillaient comme l’or pur, et sa couronne scintillait de mille feux. Il avait une grande barbe blanche, et ses yeux étaient bleus. Très peu de sirènes, filles ou garçons, peuvent avoir les yeux bleus : verts à la rigueur, gris ou jaunes, mais d’avoir les yeux bleus représentait une grande puissance et beauté.

Les coraux avaient cessé de jouer et tout le peuple sirène avait arrêté ses occupations. Tous baissèrent les yeux en signe de reconnaissance et de respect. Alors le demi-dieu proclama : « Que la fête continue ! » Il fit apparaître entre ses mains un trident en argent, et non pas en or, car celui-ci était en la possession de son père, Poséidon, qui était bien plus puissant que lui. Puis il dirigea son trident vers une toile qui recouvrait le plafond du palais. Le tissu se déchira pour laisser pénétrer la lumière de la lune. Elle n’était pas encore pleine, mais brillante, éclairait tout le palais. Il y eut une ovation, puis un chant traditionnel et magnifique dédié à la lune et à ses amours.

Puis la musique reprit, et les sirènes dansèrent, discutèrent ou mangèrent.

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