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9 décembre 2013

Contes à rebours (6), Un brouillard de désespoir, par Iva Caruso

épisode précédent: cliquer ici

fumes_noir

Chapitre 6, Brouillard de désespoir

 

Tandis que son père agonisait une nouvelle fois, Discordus entrevit au loin six silhouettes. C’étaient les prisonniers qu’il croyait morts…

 

Effectivement, après qu’il avait récupéré dans la fiole une larme d’Ayana, le sorcier avait ordonné à ses fumées noires d’asphyxier les jeunes gens. Ce serait une mort lente et douloureuse, à la hauteur du grand Discordus.

Les fumées noires s’étaient exécutées. Elles pénétrèrent dans le cachot sans qu’aucun de ses occupants ne s’en aperçoivent. Soudain la pièce se remplit d’exhalaisons empoisonnées, comme une embuscade de fantômes.  Léo, Clémentine et le chien s’éteignirent, sous les yeux impuissants de Clémence et d’Ayana, qui souffraient le martyre. Elles crachaient du sang, Ayana perdit toutes ses dents ; quant à Clémence, tous ses cheveux tombèrent sur le sol humide.

La pièce était froide. La pièce était noire. Les yeux d’Ayana se mirent à fondre, elle poussa un cri de douleur et s’en alla à son tour. Seule Clémence se débattait encore, mais ses os se broyèrent, son visage devint exsangue, et elle succomba.

Alors, dans cet instant de terreur, les fumées noires se retirèrent. L’obscurité qui avait pris possession de la prison s’en alla peu à peu. Les corps gisaient sur le sol sanglant, mais impossible de les identifier. Un silence de mort régnait…

Tout à coup, les corps disparurent. Plus de sang, plus de cheveux, plus de dents… plus non plus de squelettes. Mais, surgi de nulle part, un dôme, de la taille d’un enfant certes mais un dôme. Il était noir, noir comme ce cachot.

Soudain, il disparut à son tour, un brouillard gris entoura le cercle qu’il avait laissé.

Le brouillard lui aussi se dissipa : Clémentine, son livre en main, se tenait debout aux côtés de Léo, qui retenait vigoureusement le chien par la nuque. Puis Ayana et Clémence, qui étaient accroupies, se relevèrent.

 

Léo s’exclama : « Eh bé, moi j’aurais pas aimé être à leur place. Mais bon, moi je les aurais terrassées, ces fumées.

- Si j’avais pas eu l’idée de ce dôme et de ces mannequins, on serait déjà tous morts, crétins ! répondit Clémentine.

- D’abord, c’est Ayana qui nous a prévenus du soi-disant danger. Toi tu l’aurais jamais deviné, alors pouet pouet ! répliqua Léo.

- Ouah, ouah ! appuya le chien.

- Tu me dis pas « pouet pouet », et surtout pas « ouah ouah » ! Ok ? C’est moi qui ai le livre ! »

Et ils continuèrent ainsi pendant un petit moment.

 

Clémence et Ayana ne purent se charger d’apaiser ces enfantillages, elles étaient trop occupées à trouver une issue, car elles avaient vu de quoi Discordus était capable pour arriver à ses fins.

Les deux femmes prirent donc le livre de Clémentine, pendant qu’elle se battait avec Léo. Puis elles dessinèrent une porte sur l’une des pages vides. Celle-ci se forma dans l’air. Aussitôt, les grandes saisirent les petits par les épaules, et les poussèrent hors du cachot maudit. 

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