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11 janvier 2014

Contes à rebours (8), par Iva Caruso

Résumé: Ayana, les filles, Léo et le chien se sont échappés du cachot où les tenait enfermées l'immonde sorcier. Tandis qu'Ayana recherche Elaïjah, Clémence part en quête d'Ethan.

Pour lire l'épisode précédent, cliquer ici

Chapitre 8

Après ces retrouvailles, elle prit enfin le temps de l’examiner. Il était propre : aucune trace de sang ni de boue sur ses vêtements, aucune trace de blessures sur son visage. Elle se dit qu’il était toujours aussi magnifique. Quelque chose pourtant avait changé : son regard était plus agressif, et elle éprouva la même sensation que lorsque, emprisonnée dans une cage par les fumées noirs, elle l’avait vu, qui la fixait de l’extérieur, avec perversité…

Elle voulut parler, pour lui demander s’il savait où était Elaïjah, mais elle fut interrompue par l’irruption d’un homme-bête. Elle en avait vu un semblable dans un cachot. Elle se mit derrière Ethan et se serra contre son dos. Elle lui chuchota que c’était un des prisonniers, qui avait dû s’échapper.

Il était répugnant mais colossal,  il avait la peau d’un serpent, les yeux rouges comme le sang. Il s’approcha d’eux peu à peu, et se lécha les babines à la vue du visage de la jeune fille, avec sa langue de serpent. Clémence était terrorisée, et Ethan lui ordonna de partir, ce qu’elle refusa immédiatement, car elle craignait pour lui. Mais l’homme serpent était tout près maintenant, alors il la repoussa du plat de la main, en arrière. Malheureusement elle trébucha.

Ethan, du coin de l’œil, vit qu’elle allait se blesser contre une pierre acérée, il se détourna pour la rattraper, mais l’autre fut plus rapide, il se jeta sur elle, lui saisit la tête et la frappa au sol une fois, deux fois…

Sous les cris apeurés de la jeune fille, Ethan devint ivre de colère. L’idée qu’un individu puisse faire du mal à sa protégée lui était insupportable. Il agrippa le pied visqueux rempli de pustules, et d’une main souleva l’immonde créature. Il la projeta violemment sur l’un des murs du donjon. D’un bond, il la rejoignit. Ses yeux phosphoraient tels ceux d’une panthère. Il se rapprocha du monstre et le saisit par le menton. Puis il plongea sa main dans sa gorge. Le prisonnier étouffa et, porté par la rage, Ethan lui arracha la langue, et le relâcha enfin.

Il regarda sa victime agoniser dans d’atroces souffrances.

 

Clémence s’était évanouie. Elle reprit connaissance, leva la tête et vit Ethan qui jubilait en regardant mourir son agresseur. Ses yeux étaient devenus couleur de sang, elle distingua que des signes cabalistiques étaient gravés auprès de ses pupilles rouges et jaunes.

Sous son regard stupéfait, le visage du jeune homme changea. Ses yeux redevinrent de leur teinte marron habituelle. Clémence crut à un instant de folie. Mais elle n’en était pas totalement convaincue. Elle voulut se relever mais un malaise la prit. Avant qu’elle ne se cogne la tête à nouveau en retombant, Ethan fut près d’elle et lui soutint la nuque. Il la souleva dans ses bras. Il la posa avec précautions sur un banc de pierre.

A cet instant, apparurent Ayana, Elaïjah et les enfants. Ayana dut croire que la jeune évanouie était morte, car elle s’effondra sur le corps en sanglotant : « Ma petite fille, ma petite fille ! »

Clémentine, elle, ne pleurait pas. Elle se rapprocha d’Ethan et dit : « Elle n’est pas morte, hein ? » sur un ton d’évidence.

« Comment tu le sais ? demanda le jeune homme.

- Ben enfin… sinon, tu serais en train de te suicider.

- Evidemment que je ne suis pas morte, râla Clémence en ouvrant les yeux.

- Oh, ma chérie, ma chérie ! s’exclama Ayana.

- Ma chérie… ma petite fille… Tu veux dire que… ? demanda Elaïjah.

- Oui, je suis sûre de…

- Mais c’est merveilleux ! » cria Elaïjah en l’étreignant. Puis, fou de joie, il se mit à embrasser tout le monde, même Ethan qui en resta interdit. Il interrogea Clémence du regard : « Oui, on est…

- Non, c’est vrai ?

- Ouaf, ouaf ! approuva le chien.

- Et lui ? demanda innocemment Léo en désignant l’homme serpent dans sa flaque rouge.

- Lui ? sourit Clémence qui retrouvait des couleurs. Juste un proche de la famille d’Ethan…

- Je vois que tu as toujours le sens de l’hospitalité, mon ami ! »  dit Elaïjah. Et, plus bas : « Ça va, tu gardes le contrôle ?

- Je l’ai tué avant qu’il tue Clémence… Il faut vite que je sorte d’ici. »

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