The house of dust... le générateur de poèmes d'Alison Knowles

Dans l'exposition "Une lettre arrive toujours à destinations", donnée à la Panacée à Montpellier, on peut voir le générateur de poèmes d'Alison Knowles. Une imprimante de 1968 crache des vagues de papier blanc rayé de vert, sur lesquels s'impriment, avec le bruit d'une machine à coudre, des quatrains. Chacun commence par: A house of, suivi d'une séquence aléatoire incluant un matériau, un site ou une situation, une source de lumière, une catégorie d'habitants. Cette imprimante est reliée à un ordinateur contenant un logiciel en Fortran IV, qui lui-même fut relié au cerveau d'une poétesse des années 1968... Non je plaisante. Mais Alison Knowles, artiste du mouvement Fluxus, fut bien à l'origine de l'un des premiers poèmes informatiques. Elle travailla avec Tenney, un informaticien. Seul l'assemblage est aléatoire, la liste des possibilités est l'oeuvre de l'auteure. L'expo est gratuite, les personnes présentes dans les salles fort accueillantes et passionnantes, et pour qui a l'esprit de fantaisie, les salles sont une mine d'expérimentation. Pour Fluxus, l'art appartient à tous, et s'inspire du quotidien.
Ne manquez pas, dans la même salle,  l'exposition de cartes postales d'Eleanor Antin. Celle-ci parcourut les Etats-Unis d'Est en Ouest dans une camionnette transportant 50 paires de bottes en caoutchouc. Elle les a installées dans le paysage et fait des photographies de ces bottes en situation... C'est plein d'humour, les bottes deviennent de véritables personnages. Ils n'en évoquent pas moins les jeunes gens qui pourraient les avoir chaussées s'ils n'étaient pas obligés de porter des rangers de soldats, embarqués dans la guerre du Viet-Nam.... ou les soldats de la guerre civile...
Puisque l'art est terre promise pour tous, je propose cette semaine aux participants de mes ateliers de se lancer sur la piste d'Alison Knowles (chaussés de bottes ou non). On commence donc nos textes par un ou plusieurs poèmes du type: Une maison en.../matériau / lieu / lumière / habitants. Puis on dérive...
Carole

Une lettre arrive toujours à destinations, La Panacée, Montpellier, jusqu'en novembre 2014. www.panacee.org