Pas de deux, par Danièle Géroda
Inspiré d'une photo d'Andy Summers (exposition du Pavillon populaire, Montpelllier, 2019)
PAS DE DEUX
Paisibles, vous l’êtes devenus tous deux,
Prélude à une sérénité dès lors retrouvée.
Là, maintenant, je vous porte tous les deux
Moi, onde limpide, noble écrin de pureté.
La lumière crépusculaire vous illumine :
Elle, Duchesse des îles, Toi cavalier émérite.
Mon eau scintillante, elle aussi illumine :
Elle, ta compagne, toi, maître qui la mérite.
Tous deux, vous en prenez à votre aise,
Pataugeant sans crainte dans mon cristal.
Il fallait assurément que cela vous plaise,
À elle et à toi, hussard fringant sur ton cheval.
L’œil aux aguets, direct sur la plage,
Duchesse dresse fièrement la tête.
Toi, confiant, penses revenir à la nage
Et rends grâce, tel un véritable ascète.
Plus de vagues, mon courant s’est calmé.
La nuit vous libère ainsi de votre cage.
Vous baignez dans mon antre, ni affolés,
Ni effrayés comme au moment d’un naufrage.
Vous étiez partis, chevauchant sur le sable,
Et la curiosité t’avait brusquement saisi :
Faire découvrir à Duchesse l’inénarrable,
La caresse de l’eau sur ses membres endoloris.
Désir et envie de vous offrir cette super balade
Ont guidé votre avancée dans mon eau profonde,
Oui, communion lors de cette inédite promenade,
Avec Duchesse, toi cavalier anonyme et moi, la belle Onde.