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3 novembre 2020

Château d'algues, par Do Aberman

Piste d'écriture: château de sable, château de rêve, château de lave.

 

sable noir

Il y avait toi, mon fils
  Il y avait toi, Pierre
  Il y avait moi


  Tous les ans, à Pâques, nous nous évadions sur une île hispanique
  Piste d’atterrissage, alizés, palmiers, ciel bleu azur
  Tout était sec et aride
  Seules quelques biquettes noires broutaient deçà delà
  Nous étions réunis tous les trois hors du temps
  La mer, les dunes, l’océan, la forêt, terrain de jeu idéal pour une chasse aux trésors
  Pour construire des châteaux de sable éphémères
  Sans télé ni radio
  Aucune onde néfaste ne troublait notre complicité
  Nous laissions libre cours à notre imagination


  Toi, mon petit bonhomme de 4 ans, tu te perdais dans la forêt,
  Terrain de jeu idéal pour une chasse aux trésors,
  Tel un pirate échoué sur une île déserte


  Un vent de bien être nous  enveloppait
  Pierre, planche sous le bras, toujours à la recherche du meilleur spot
  Je rêvais allongée sur le sable chaud
  Alanguie, l’océan me fascinait
  J’écoutais son ressac
  Coquillages et crustacés
  La chaleur m’engourdissait
  Mon corps s’enfonçait dans le sable
  Je rêvais


  Je construisais un château de cartes, 1, 2, 3, 4… J’étais arrivée à la dernière carte
  Carte finale
  Au même moment, une petite main me secouait l’épaule
  Carte à la main, j’ouvris les yeux
  «  Qu’y a-t-il mon petit loup ? »
  « Viens maman, je vais te montrer quelque chose. »
  Je voyais mon petit loup s’agiter, un je-ne-sais-quoi l’avait vexé


  L’air renfrogné, il me prit la main
  Il m’emmena jusqu’à cette dune majestueuse, tout droit sortie d’un film de science-fiction
  Au pied de cette dune, gisait un petit château d’algues
  « Tu vois ça maman, c’est dégueulasse… Eh bien, ça ! C’est toi ! »


  Perplexe, je laissai tomber la dernière carte
  Mauvais présage
  Le château de cartes s’effondra
  Mon petit loup s’enfuit
  Le charme était rompu


  Il y avait toi, mon fils,
  Il y avait toi, Pierre,
  Il y avait moi
  Les alizés, les palmiers, le ciel bleu azur
  Seules, quelques biquettes noires broutaient deçà, de là

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