Château d'algues, par Do Aberman
Piste d'écriture: château de sable, château de rêve, château de lave.
Il y avait toi, mon fils
Il y avait toi, Pierre
Il y avait moi
Tous les ans, à Pâques, nous nous évadions sur une île hispanique
Piste d’atterrissage, alizés, palmiers, ciel bleu azur
Tout était sec et aride
Seules quelques biquettes noires broutaient deçà delà
Nous étions réunis tous les trois hors du temps
La mer, les dunes, l’océan, la forêt, terrain de jeu idéal pour une chasse aux trésors
Pour construire des châteaux de sable éphémères
Sans télé ni radio
Aucune onde néfaste ne troublait notre complicité
Nous laissions libre cours à notre imagination
Toi, mon petit bonhomme de 4 ans, tu te perdais dans la forêt,
Terrain de jeu idéal pour une chasse aux trésors,
Tel un pirate échoué sur une île déserte
Un vent de bien être nous enveloppait
Pierre, planche sous le bras, toujours à la recherche du meilleur spot
Je rêvais allongée sur le sable chaud
Alanguie, l’océan me fascinait
J’écoutais son ressac
Coquillages et crustacés
La chaleur m’engourdissait
Mon corps s’enfonçait dans le sable
Je rêvais
Je construisais un château de cartes, 1, 2, 3, 4… J’étais arrivée à la dernière carte
Carte finale
Au même moment, une petite main me secouait l’épaule
Carte à la main, j’ouvris les yeux
« Qu’y a-t-il mon petit loup ? »
« Viens maman, je vais te montrer quelque chose. »
Je voyais mon petit loup s’agiter, un je-ne-sais-quoi l’avait vexé
L’air renfrogné, il me prit la main
Il m’emmena jusqu’à cette dune majestueuse, tout droit sortie d’un film de science-fiction
Au pied de cette dune, gisait un petit château d’algues
« Tu vois ça maman, c’est dégueulasse… Eh bien, ça ! C’est toi ! »
Perplexe, je laissai tomber la dernière carte
Mauvais présage
Le château de cartes s’effondra
Mon petit loup s’enfuit
Le charme était rompu
Il y avait toi, mon fils,
Il y avait toi, Pierre,
Il y avait moi
Les alizés, les palmiers, le ciel bleu azur
Seules, quelques biquettes noires broutaient deçà, de là