D'après Edward Hopper - Soleil du matin, par Christine Jouhaud Mille
Edward Hopper "Morning Sun"b(1952)
Tu ressembles à une ballerine, assise, le dos bien droit au milieu de ton lit !
Que regardes-tu vers la fenêtre ouverte ?
Tu ramènes encore plus près de ton buste, tes jambes repliées.
Penses-tu aux pas de danse ; au ballet de ce soir ?
Tu resserres plus fort tes bras croisés, lianes en X retenant tes jambes unies en A.
Préfères-tu rester dans ta chambre, te baigner du soleil qui te caresse ?
J’interprète le mouvement de tes membres, lignes brisées accordées à ce matin, à cet instant. Ton âme sur le rebord de tes yeux, ton regard s’échappe vers le lointain au-delà de cette lucarne; ton silence obstiné que tu m’offres par ton profil.
Je viens te rendre visite aujourd’hui, parce que tu le voulais hier. Maintenant que je suis là, près de toi dans ta chambre, tes formes harmonieuses réchauffées de soleil, je n’ose plus insister, te proposer de partir, courir dans la forêt voisine.
Je me retire sur la pointe des pieds, tu ne veux rien me dire !
Tu es pleine de toi-même, je te laisse à ta sérénité.