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18 novembre 2008

Exils, par Ariane LOEB


Exils


— Allons-nous en, dit-il.

Elle esquisse un pas de danse, sa robe de tulle blanc s’arrondit sous sa taille fine. Elle ne semble pas entendre. 

— Viens ma chérie il faut partir.

— Mais pourquoi ?

— Il le faut.

— On est si bien ici. Les roses vont bientôt fleurir je les arrosées j’ai pris tant de soin…

— Il est déjà trop tard, partons !

— Pourquoi donc… ?

— Je te dirai, je te dirai…

La jeune femme tournait autour des rosiers d’un pas léger et les contemplait avec ravissement.

— Je ne peux pas quitter notre jardin, je l’aime trop ! Regarde comme il est beau !

Il a un léger soupir.

— Tu entends le son du violoncelle ? dit-elle encore. Comme c’est beau !

C’étaient au loin des éclats de voix âpres claquements de bottes qui battaient le pavé. L’homme frémit. Il fallait fuir.

— Viens je t’en supplie, nous n’avons plus le temps.

— Les bagages ne sont pas faits.

— Cela ne fait rien.

— Je ne veux pas partir ! J’en ai assez de partir ! Je reste.

Elle croise les bras dans une attitude déterminée.

— C’est impossible, tu le sais bien !

Elle fait la moue.

— Je ne te laisserai pas.

— Recommencer, toujours recommencer, soupire-t-elle… Où irons-nous ?

— Nous trouverons.

Il la prend par la main, elle se dégage.

— Je veux savoir au moins… dis-moi !

— Ce serait trop long maintenant.

— L’oiseau est mort… Regarde, c’était un rouge-gorge, il venait tous les jours voleter à ma fenêtre.

— Viens Sarah, tu vois bien…

Elle lève les yeux vers son époux, intriguée.

— Nous n’avons pas le choix.

Il l’enlace par la taille et l’entraîne, elle se serre contre lui tremblante.



(juin 2008)

 

 

 

 

 

 

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