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26 mars 2009

Marie, Olivier (draikhin)

Piste d'écriture: imagner un personnage d'après son nom.

Elle ouvre toujours sa gueule, Marie. La main sur la hanche, avec son air effronté, faut la voir, Marie, une vraie Carmencita. C'est pas qu'elle est d'une beauté fatale, mais Marie, elle a un charme irrésistible. Les hommes, elle ne les garde jamais. Pourtant, sitôt qu'y en a un qui vient rouler des mécaniques, Marie elle l'entraîne fissa dans ses filets. Et sitôt attrapé, v'là qu'elle en veut plus, la Marie.
Dans le quartier, tout le monde l'appelle « la Marie ». Pour une « Marie-couche-toi-là », qu'ils la prennent. Mais c'est plus souvent qu'elle se dérobe au dernier moment, rendant ses conquérants furieux. C'est qu'ils aiment pas renverser la vapeur, et puis c'est pas très glorieux pour parader.
Elle se laisse pas faire Marie, répond avec audace et provocation. C'est une anguille, électrique et insaisissable.

Quand elle était petite fille, sa mère Judith, est morte d'un accident brutal. Arrachement, rupture sans nom qui a laissé derrière lui, un homme malheureux et sa petite fille adorée. Il la chérie depuis, d'un amour sans limite, sans mensonge.

Malgré tout, je sais qu'elle souffre Marie.
Marie un jour, elle m'avait raconté, comment un jeune-homme lui avait déclaré sa flamme. Il avait dû écrire, gommer, réécrire et puis gommer encore, et enfin croire tenir entre ses mains, les mots pour décrocher son coeur :
- « Je me suis épris de toi », qu'il avait commencé.
- « Tu m'as pris quoi ? », lui répondit Marie.
- Euh... rien. Je voudrais plutôt te donner...
- Ah... et quoi donc ?
- Et bien je ne sais pas... mon amour.
- Ah mais c'est que je n'en veux pas !

Marie, c'est moi qu'elle vient voir pour parler et pleurer. Quand son coeur est trop lourd, s'ajoute au sang un flot de larmes qu'elle épanche sur mon vieux mouchoir. C'est Judith qui me l'avait brodé avec mon prénom... « Joseph ». Le vieux mouchoir de son vieux père.

Olivier (draikhin)

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