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10 décembre 2010

#Açaï, par Olivier Hirt (Amazonie)

#Amazonie Cueilleur d'açaï

Petit être humain
A la cime des grands arbres
Petit pépin bleu

Durant six mois de l’année, la forêt est inondée. Il serait peu commode et très dangereux de s’y déplacer en pirogue. Les hommes ont alors construit des chemins suspendus faits de planches posées sur des pilotis. Certains sont fréquentés tous les jours, surtout par les enfants qui se rendent à l’école. Parfois très abîmés, il faut jouer d’équilibre pour ne pas tomber de la seule planche pourrie qui reste.

Machette sur l’épaule, la bouche et les vêtements tachés de bleu et une étrange étoffe à la main, le fils de Diuck rejoint son père. Il vient de grimper aux maigres palmiers derrière lui. Seuls les enfants peuvent aller chercher l’açaï car les palmiers plieraient sous le poids des adultes.

L’açaï se présente sous forme de grappes de petites baies vertes qui deviennent noires à leur maturité. Les enfants font une boucle avec un tissu qu’ils utilisent sous leurs pieds pour grimper jusqu’à la cime et, en quelques coups de machettes, détachent les grappes de fruits.

L’açaï fait partie de la base alimentaire des habitants. Depuis quelques années, cette denrée est devenue convoitée par les Brésiliens de tout le pays et même par les étrangers, notamment les Américains. Si la situation reste viable aujourd’hui, il est fort à parier qu’elle risque de connaître la même logique d'exploitation commerciale que le kinoa en Bolivie. L'augmentation des prix ne permettrait plus à la population locale de le consommer. Heureusement, à Gurupá, il est encore possible de le ramasser sans le payer. Sur un panier récolté, la moitié est vendue dans les échoppes du village, l'autre servira à nourrir la famille.

Les baies sont bouillies, broyées pour en faire un jus épais, mauve, au goût amer. L'açaï se mange nature, accompagné de sucre ou bien de farine de manioc pour les plus téméraires. Disons que le goût se rapproche des pépins de mûre : amer.

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