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19 février 2011

Falaise, par Marcelle Laurent

Piste d'écriture : faire ressentir l'état d'esprit d'un personnage à travers le contexte et le paysage qui l'entoure. Ce texte a été inspiré par un passage des Déferlantes, de Claudie Galay

Falaise

 Elle est plantée au bord de la falaise. En bas, la mer furieuse précipite ses vagues sur les rochers. Flottement intérieur… Le regard filant à la surface de l’eau, son chignon défait, les mèches sauvages dans les yeux, elle vibre.

- C’est dangereux, ce que vous faites !

Cette voix qui l’atteint, c’est celle de Lambert.

Elle hausse les épaules. 

 

 Elle fait volte-face. Elle s’éloigne. Son cœur cogne, cogne ; les vagues pilonnent les rochers.

Elle ne s’enfuit pas, elle allonge la foulée…

 

 L&mbert la regarde partir, hésite à la rattraper.

 

 Elle stoppe net, revient sur ses pas, se baisse, ramasse quelque chose : un vieux transistor à bout de course qui braille, goguenard, et grésille dans un sursaut « La mer, qu’on voit danser, le long des…grrr…grrr ».

 

 Il reconnaît la chanson de Trênet au moment où elle jette le transistor, à son corps qui tressaille il devine qu’elle rit, mais il n’entend pas.

Elle rit comme on sanglote, hystérique et douloureuse, secouée de spasmes, les côtes broyées, le plexus écrasé et les joues inondées de larmes étouffantes.

 La faute à cette musique idiote qui ne respecte pas son chagrin, et qu’elle a tant fredonnée autrefois, avec lui…

Et puis tout cesse : Lambert l’a pris contre lui, lui caresse les cheveux.

 Marcelle.

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