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10 juin 2011

Matéo, par Denise

 Ce texte est né d'une photo, et de la rencontre de deux personnages que Denise avait construits, Marie et Matéo.

Matéo

 

Marie a 25 ans, elle est brésilienne. Elle travaille dans un orphelinat. Elle est sœur. L’enfant qu’elle porte contre elle est un orphelin. Elle le protège des rayons du soleil, le tient précieusement dans ses bras.

Marie a été amoureuse, mais elle a renoncé à se marier, par amour pour le Christ. Elle a fait son noviciat. Elle a quitté ses parents et ses frères et sœurs, dont elle s’était occupée, pour se donner à Dieu.

Elle ne regrette pas de ne pas avoir d’enfant à elle, elle aime être puéricultrice pour les nouveaux-nés, et institutrice pour les plus grands, leur apprenant l’orthographe, le calcul, leur donnant une bonne éducation et beaucoup d’amour. Elle se sent à sa place.

Elle est très jolie, avec un visage de madone.

Elle est avec Dieu, ce qui ne l’empêche pas d’avoir un caractère énergique et communicatif.

Matéo est affamé, et en grandissant, restera affamé. Marie seule se rappellera les mots qui le calment : « Te quiero, te quiero ».

Matéo a 7 ans. Il s’adresse à son institutrice avec le cœur serré et les yeux criant d’appel. Il pleurera en secret et décidera de cacher ses larmes aux autres enfants. L’institutrice le prendra sous son aile et lui prodiguera attention et tendresse. Comme quand il était bébé : « Te quiero, Mateo ».

Matéo a maintenant 8 ans. Ses camarades ne sont pas trop sympathiques, ils sont jaloux de lui et ils doit se défendre bec et ongles. Heureusement qu’il y a beaucoup de chaleur et d’humanité chez Marie, son institutrice. Ses amis sont les petits moineaux de l’orphelinat qui picorent quelques graines.

Matéo a 13 ans et peut basculer bientôt dans un autre univers. Dans sa tête, il commence à détester l’orphelinat. Il veut tout laisser et partir ailleurs. Il va faire une fugue. Il désertera le dortoir car il souffre trop. Demain, à l’aube, il partira, et ne sait pas trop où. Mais avant de partir, il écrira un mot d’adieu à son institutrice, qu’il gardera toujours dans son cœur : « Te quiero, te quiero. »

 

Denise Teissier

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