Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ateliers d'écriture et d'accompagnement à Montpellier ou par Zoom
Newsletter
Publicité
Archives
11 juillet 2013

Les larmes du temps, par Iva Caruso

Le tome 1 du roman d'Iva Caruso, Les larmes du temps, vient de paraitre en wobook. Iva a treize ans, et est déjà une auteure prometteuse!

Aventures fantastiques, romantiques, comiques... A vos écrans! Carole

Les larmes du temps

 

 

 Voici le 1er chapitre:

 

 

Les larmes du temps

 

 

Par Iva Caruso

 

Avec le soutien de

Carole Menahem-Lilin

 

 

 

 

 

 

Copyright : Iva Caruso, 2013

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre I

 

N

ous sommes en 1942, dans un village portuaire d’Angleterre. Le Royaume-Uni et ses alliés sont en guerre contre les états fascises depuis trois ans maintenant, et les attaques se multiplient.  Comme chaque soir depuis la disparition de leurs parents, à la lueur de la lampe à pétrole, Clémence, âgée de 18 ans, raconte une histoire à sa petite sœur Clémentine, qui vient à peine d’en avoir douze ans.

« Il était une fois un beau et jeune marin nommé Elaïjah, éperdument amoureux d’une jeune femme magnifique,  qui appartenait à une riche famille.

Son amour était né à ses dix ans, lorsqu’il prenait des cours avec le grand poète de la ville, qui acceptait tous les enfants quelques soient leurs origines. Cet homme était mal vu par les bourgeois à cause de cela.

Une fois, de riches parents avaient voulu mettre leur fils en apprentissage aux côtés du maître, mais à condition que celui-ci chasse les enfants de couleur et les petits paysans. Le poète fut fou de rage car la famille avait essayé de le corrompre, alors qu’il respectait toutes les origines et tous les horizons.  Il leur répondit qu’ils devraient avoir honte, que nous sommes tous des humains, et que leur enfant pouvait côtoyer tout le monde.

 

Pour en revenir à notre histoire, la fillette, Ayana, partait en douce pour rejoindre les cours de ce poète. Elaïjah et elle s’entendaient à merveille. Mais le jour de ses seize ans, les parents de la jeune fille avaient organisé ce qu’ils pensaient être une bonne une surprise. Ils entrèrent dans sa chambre mais elle ne s’y trouvait pas. Elle était chez le poète où se trouvaient rassemblés ses trois meilleurs élèves, dont Elaïjah et Ayana. Pour elle c’était une grande soirée car elle montrait ses nouvelles créations. C’était un beau cadeau d’anniversaire trouvait-elle. Mais ses parents pensèrent tout à fait différemment.

Ils furent morts d’inquiétude jusqu’à ce qu’elle revînt et ensuite ils furent furieux de voir qu’elle était sortie sans les prévenir. Elle refusa de leur dire où elle avait été, car si elle l’avait avoué, le poète risquait de gros ennuis pour l’avoir acceptée comme élève sans le consentement de ses parents.

Après qu’ils se soient égosillés sur leur fille qui ne disait mot, ils lui annoncèrent qu’ils allaient la marier, c’était leur surprise pour son anniversaire. En attendant les fiançailles, elle n’aurait plus le droit de sortir puisqu’elle avait trahi leur confiance.

En réalité, ils n’avaient pas encore choisi son fiancé, mais ils avaient appris par la rumeur qu’elle trainait avec un marin et ne voulaient pas qu’elle fréquentât une personne de ce rang-là.

Ayana ne pouvait donc que rêver et se souvenir des bons moments passés avec Elaïjah et le poète, surtout du dernier soir qu’elle avait vécu en leur compagnie. Alors qu’elle rentrait chez elle, le jeune homme lui avait crié de loin : « Joyeux anniversaire », et lui avait fait le signe du V de la victoire et de l’espoir.

Deux années entières s’écoulèrent sans que les jeunes gens ne puissent se revoir. Mais à chacun des anniversaires d’Ayana, Elaïjah  venait au bas de son balcon, lançait un caillou pour qu’elle ouvre sa fenêtre, il lui criait : «  Joyeux anniversaire » et lui faisait le signe du V.

En dehors de ces dates, le garçon voguait sur les mers, en tant que marin. Mais son ami le poète lui envoyait des lettres qui le tenaient au courant de ce qui se passait dans la ville. Depuis son départ, la jeune fille pouvait de nouveau sortir un peu et se rendre à quelques fêtes organisées dans son milieu. C’était aussi pour qu’elle retrouve cette liberté de vivre, qu’Elaïjah avait fait le choix de partir pour de longues campagnes en mer.

Cependant il fut triste quand il apprit qu’elle fréquentait un gentilhomme.  D’après la rumeur, Ayana était tombée amoureuse de ce Discordius. Bien qu’il soit beau et convoité, il n’avait d’yeux que pour elle et souhaitait demander sa main. Mais quand Elaïjah revint, le poète lui apprit qu’Ayana avait cessé de le voir, car il avait un cœur plus dur que la pierre, c’est ce qu’elle lui avait dit un jour où elle avait pu s’échapper pour venir se confier.

Maintenant, ses parents l’avaient fiancée à un homme fortuné, grand pour les affaires et par la bonté, mais réputé pour se conduire comme un enfant en société. De l’enfant, il avait aussi la taille.

Elle ne peut pas l’aimer vraiment, pensa Elaïjah, qui décida de trouver un moyen de la voir et surtout de pouvoir enfin lui parler. Alors il se fit embaucher par Milo, le riche fiancé : il se fit prendre par celui-ci comme secrétaire, et devint son messager quand il était en voyage d’affaires, ce qui arrivait très souvent. »

 

« Bon allez Clémentine il est temps que tu dormes. D’ailleurs il y a le couvre-feu, il faut éteindre la lampe. En plus cela fait au moins dix fois que je te la raconte, cette histoire.

- Non, allez, on ferme les volets et tu allumes la bougie, et tu finis, tu ne peux pas me laisser comme ça. S’il te plait, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait…

- Bon d’accord mais demain tu me passeras ta pomme.

- Pfff… d’accord. »

 

« Reprenons donc notre histoire. Ce qui devait arriver arriva, Elaïjah put entrer dans la maison d’Ayana. La première fois, la jeune fille fut stupéfaite, mais joua le jeu. Elle demanda à ses parents de la laisser seule avec le messager, car la teneur de son message devait être intime. Le fiancé étant très très très très riche, les parents acceptèrent.

- Oh Ayana, je voulais te donner ce poème, dit Elaïjah, car cela fait trop longtemps que je ne t’avais pas vue.

- Mais tu es le messager de mon fiancé ?

- C’est la seule manière que j’ai trouvée pour pouvoir te revoir.

Elle lui fit un grand sourire et un petit bisou sur la joue.

 

Chaque semaine, Elaïjah revint. Il donnait à Ayana le cadeau qu’avait préparé Milo devant ses parents, qui le reprenaient pour le mettre dans leur coffre-fort. C’était souvent des bijoux, ou de l’argent. Puis les deux jeunes gens restaient seuls un moment.

Pendant des mois, ils jouèrent avec cette ruse, ils se transmettaient des mots, de la poésie, se confiaient l’un à l’autre, et c’est à ce moment-là qu’Ayana tomba amoureuse d’Elaïja.

Leur idylle dura un an. Rien ne pouvait venir les séparer car Milo reculait à chaque fois la date du mariage ; en effet il ne voulait pas vraiment se marier, mais avait accepté de se fiancer poussé par sa famille, par convenance. Lui pensait qu’il était trop enfantin pour plaire à une jeune fille aussi jolie ; d’ailleurs, au niveau affectif il se comportait comme un petit, il aimait faire plaisir mais il tenait à sa liberté. Il soupçonnait que son cher messager était en fait amoureux de sa fiancée, mais jouait le jeu, car il trouvait cela mignon. Il se sentait né pour faire le bien. « Voyons comment leur histoire tournera », se disait-il.

Quant aux parents d’Ayana, ils ne venaient guère perturber les rencontres incessantes des jeunes gens, car ils étaient cupides et se contentaient des cadeaux amenés par l’envoyé de leur futur gendre. Plus le mariage tardait, et plus les cadeaux se multipliaient, et moins ils se posaient de questions.

Après qu’un an se fut écoulé, Elaïjah proposa à Ayana de le suivre dans l’île secrète qu’il avait découverte. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité