Nos séparations, par Carole Menahem-Lilin
Nos séparations
Si difficiles
Ne sont
Au bout du bout
A la fin du fin
Qu’un secret sans importance
Le premier jardin demeure
La virevolte
L’éclat de la rencontre
Qui nous fit souverains et déçus
Quasi par
Un même mouvement
La promesse de perfection ne fut pas tenue, mais
Laquelle le fut jamais ?
L’imperfection a pris au cœur, l’éclat
A lancé en nous ses racines
Mais l’avenir s’impatiente,
Impose sa cadence.
On se sépare comme un oignon pèle
On est à la fois le germe avide
Et la chair engloutie
La férocité
La tendresse
La fin.
Tu resteras quelqu’un avec qui courir,
Des lèvres cerises,
Mordues de vin.
Tu resteras
Mon autre
Jumeau qui serait né d’une autre mère
Et qui me reviendra
Quand je me sentirai adversaire.
Nos séparations
Si difficiles
– secret qui nous unit –
N’ont
Au bout du bout
A la fin du fin
De sens
Que pour toi et moi.
Plénitude
Que ce secret sans importance.
Copyright Carole Menahem-Lilin, 2016
Illustration: Henri Matisse, "La Chute d'Icare", 1943.
Ce poème s'appuie sur des titres de romans, quelquefois détournés, mais je l'ai retravaillé jusqu'à ce que j'aie l'impression qu'il vaut par lui-même. titres inspirateurs: Nos séparations, Un secret sans importance, Le premier jardin, La virevolte, Quelqu'un avec qui courir.
Copyright Carole Menahem-Lilin, 2016
Ce poème s'appuie sur des titres de romans, quelquefois détournés,, mais je l'ai retravaillé jusqu'à ce que j'aie l'impression qu'il vaut par lui-même. L'illustration est bien sûr une toile de Magritte, « Le retour », 1940.
titres inspirateurs: On ne s'endort jamais seul, Quelqu'un avec qui courir, Le mec de la tombe d'à côté, Les années cerise.