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23 mars 2007

Venise par temps de carnaval, par Régine Vivien

VENISE par temps de Carnaval

 

 

Régine Vivien

 

 

Venise. Froid glacial. Morsure des mains, du nez, des oreilles. Venise magique en ce temps de carnaval. Venise magnifique.

 

 

Pour t’honorer, de toute l’Italie, de l’étranger même, ils sont venus en habits d’apparat. Ils posent sous les arcades de

la place Saint

Marc

, aux terrasses des cafés. Ils descendent les escaliers innombrables ou les remontent, indifférents et altiers sous leurs costumes majestueux, s’arrêtent sur un pont et trônent pour nos yeux émerveillés. Leur éclat, leur gloire passagère soulignent et amplifient le prestige, la beauté magistrale de Venise.

 

 

Une gondole glisse lentement sur le canal, guidée par les gestes calmes d’un Vénitien, debout, orgueilleux de sa magnifique embarcation. Sans se troubler il manœuvre son aviron, habitué depuis l’enfance à ces silhouettes somptueuses qui se reflètent dans l’eau.

 

 

Les pigeons inlassablement picorent, s’envolent, se posent, entourés d’un groupe en soierie rouge  et or, têtes enturbannées. Les appareils photos flashent puis les touristes se détournent pour admirer la façade sublime de

la basilique Saint

Marc.

  Ils lèvent les yeux et s’émerveillent devant les scènes en mosaïques au dessus de

la balustrade. La

dentelle qui brode les dômes finit de les extasier. 

 

 

Une femme, robe en velours et damas, pourpre, rose et doré, resplendit au milieu des promeneurs. Elle tient à la main un crayon prolongé d’une plume grenat. Sur sa tête les pages d’un livre volettent au gré du vent. Féerie des couleurs.

 

 

Les masques, le plus souvent blancs, figés, aux yeux en amande, cachent des cœurs de notables ou de simples citoyens, de riches ou de pauvres…. mais toujours sûrs de plaire. Pas un mot n’est échangé. Mais ils se prêtent avec plaisir à la photo dans un décor somptueux : hôtels, villas, résidences, palais, les pieds dans l’eau, harmonie des toits en coupole, des fenêtres en ogive, des terrasses, des quais dallés où sont amarrées les gondoles, des ponts passerelles si charmeurs sous lesquels l’eau du canal s’étire paresseusement quand elle n’est pas animée par les bateaux de transport. Les différents styles architecturaux, roman, Renaissance, baroque, cohabitent pour le plaisir des yeux.»

 

 

Mais un instant, voilà un couple qui descend, imposant, lui la tête surmontée de plumes blanches, la veste en drap rehaussée de taffetas, bleue sur un habit noir, gants noirs, appuyé sur une cane, elle, tête de plumes bleues, robe bleue assortie, ceinturée de blanc, s’élargissant vers le bas ourlé de blanc, ombrelle à la main, gants blancs ; tous deux masque bleu. Est-il possible que deux cœurs battent sous cette apparence irréelle ? Peut-être ces deux là se baladent-ils éternellement dans Venise ?

 

 

Un attroupement s’est formé près du débarcadère. Un homme et une femme en tissu chatoyant, doré garni de noir, se dressent miroitants sous les flashs et le soleil d’hiver. Elle tient coquettement un éventail, bien droite sous son haut chapeau pointu de fée. Son compagnon est imperturbable sous sa coiffe à armatures impressionnantes, s’évasant vers le haut et retombant en lourdes  tentures dans son dos.

 

 

Plus loin, toute vêtue de blanc, s’élève une éclatante apparition d’une beauté délicate, de superbes et hautes plumes blanches sur la tête ; elle nargue les badauds avec sa rose rouge à la main qui lui fait une tache de sang.

 

 

Les yeux sans cesse sollicités des touristes font provision de sensations, de couleurs, de richesses, de fastes, de splendeurs pour des moments plus pauvres.

 

 

Une visite de Venise pendant le carnaval vous illumine un coin de la tête à tout jamais.

 

 

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