Solitude, par Wanda Vitale

Piste d'écriture: créer une ou des métaphores à partir de l'observation du quotidien.

Solitude

Il  était une fois solitude

C’était une maison en pierre bien solide, il n’y avait rien à reprocher à son apparence extérieure,  des volets verts lui donnaient un air  sérieux, du lierre tapissait sa façade.

L’intérieur était spartiate, très peu de meubles, pas de désordre, tout à sa place, enfin presque.

Il y avait comme une odeur de manque, un seul couvert reposait sur la table de la cuisine, très peu de chaleur, excepté le crépitement du feu de cheminée.

Des arbres majestueux vivaient à ses cotés .De grands cèdres bleus, des chênes centenaires lui tenaient compagnie et l’abritaient des regards.

Pour  la rencontrer, il fallait chercher, avoir envie, d’escalader, de se griffer aux ronces du sentier qui menait à sa porte.

Le soleil avait du mal à trouver par où entrer, de petits rayons pâlots dansaient çà et là à la recherche de  compagnons.

Pas de bruit, pas de rires, seul un silence interrompu par le ronronnement du frigo régnait en maitre.

Solitude était là depuis quelques années déjà. Dans le silence elle se remémorait, des flashs de souvenirs, d’enfants se bousculant,  bruyants, de fêtes dans ses murs, de projets faits à deux.

Comment en était elle arrivée là ? Deuils et séparations l’avaient habitée, quoi de plus normal dans la vie d’une maison ? Les enfants grandissent et vont faire leur nids ailleurs. Les amis, les amants tout cela n’a qu’un temps. Chacun suit sa route, les chemins se séparent, point de retour.

Solitude savait qu’elle n’avait pas toujours fait les bons choix, dit les bons mots, elle avait essayé, de s’excuser, de rattraper, de changer. Des concessions, oui elle en avait fait .Mais peut-on changer ce qui ne peut l’être.

Il était une fois solitude, une maison en pierre bien solide, les intempéries n’avaient pas entamé sa foi : accepter  le temps, accepter la vie.

WV