Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ateliers d'écriture et d'accompagnement à Montpellier ou par Zoom
Newsletter
Publicité
Archives
19 janvier 2013

Sans titre, par Héloïse

(Consigne :  sur une longue liste de titres, en choisir 4 ou 5. En faire des titres de chapitres. Développer au moins un chapitre)

 

SANS TITRE

Roman

 

Avis au lecteur

Si mon roman s’appelle « sans titre », cela ne l’empêchera pas de recourir régulièrement à des titres, à la mode des récits du dix-neuvième où l’on vous résume le chapitre avant de vous détailler les aventures des personnages.

Autant commencer tout de suite, en narration express.

Vous aurez au menu,

Classe à part

Dans la fureur glaciale

L’antiquaire de Zurich

Passage du désir

et

Justice de l’inconscient.

Comme ça vous êtes prévenus, ça va mal finir. Mon roman ne joue pas la valse musette, pas de banderole de bienvenue dans la petite ville où il s’achèvera, je ne voudrais pas vous décourager, mais ce sera sans fleurs ni couronnes.

 

Vous voulez sauter des chapitres ?

Vous reculez ? Devant la fin trop sombre ou devant le nombre de pages… 

 

 Vous ne voulez vraiment pas lire Classe à part ? Un superbe chapitre sur Mathieu, un adolescent séduisant dont le professeur se targue de faire un futur romancier. De cours particuliers en apartés mystérieux entre deux portes du collège, vous assistez à la naissance d’une passion ravageuse.

D’accord.  

Vous sauterez aussi le chapitre suivant,  Dans la fureur glaciale.

Trop peur de vous réfrigérer devant les conséquences dramatiques d’une colère froide, celle d’une épouse délaissée, refusant tout pardon à ce mari égaré dans des niaiseries amoureuses au point de briser sa carrière et leur confort durement gagné après des années de vaches maigres…

Vous ne voulez pas savoir non plus ce que l’antiquaire de Zurich sauvera de leur pauvre héritage, ni ce qu’il adviendra de la lampe en albâtre, devenu le clou de sa collection de luminaires.

 

Non, vous voulez allez directement Passage du désir.

Je vous comprends.

Je ne vous décevrai pas.

 

Chapitre 4 Passage du désir.

Mathieu marchait rapidement, serrant contre lui l’étui de son violon. Arrivé Passage du désir il monta deux par deux les marches de l’escalier sombre, à peine éclairé par un réverbère clignotant. Une vieille habitude le faisait toujours prendre ce raccourci qui débouchait sur le boulevard de Strasbourg. En fin d’après-midi il se frayait un chemin entre les lycéens qui squattaient là après les cours. Le soir c’était plutôt désert.

Arrivé en haut de l’escalier il fut abordé par une jeune femme avec un fort accent étranger. Polonaise ? Russe ? Slave en tous cas. Il perçut l’inquiétude dans les yeux clairs.

Elle cherchait une adresse, le 22 passage du désir. Elle avait en main une carte de visite à l’ancienne, avec un nom en italique, Madame Chaprowska. Elle avait rendez-vous avec elle le soir-même.

Mais au Passage du désir, il n’y avait qu’un seul numéro, une seule maison tout en bas de l’escalier. Elle ne comprenait pas. Il était du quartier ? il y avait peut-être un autre passage ?

Bien sûr que non. Ce nom unique avait été photographié mille fois. Des amoureux sur l’escalier du Passage du désir… ça ne se rate pas. Mathieu ne lui dit rien de tout cela. Il lui expliqua qu’il devait y avoir une erreur, qu’il pouvait aller avec elle jusqu’au café le plus proche pour tirer ça au clair. Qu’il connaissait bien le patron, mais que lui-même ne venait dans le coin que pour sa leçon de musique. Il avait repris le violon l’an dernier, à trente ans, après s’être arrêté de jouer pendant dix ans.   

 

Vous pouvez imaginer la suite à votre guise.

Les premiers contacts autour des verres de bière,  les échanges au-dessus de l’annuaire, la fameuse madame Chaprowska enfin trouvée,  dans un autre arrondissement. La décision de l’accompagner, parce que le soir quand même, et puis cette étrange carte de visite… si on avait voulu lui jouer un mauvais tour …

Forcément ensuite, dans leur histoire, dans les mois à venir, toujours ces allusions au destin, la rencontre au Passage du désir.

Une histoire d’amour. Une histoire tout court.

 

Mais vous étiez prévenu. Vous le savez, vous l’attendez, le dernier chapitre, le terrible, La Justice de l’inconscient.

Je vous laisse le lire.

Pas de témoin, il vaut mieux.

 

atelier 8 janvier 213

(Consigne :  sur une longue liste de titres, en choisir 4 ou 5. En faire des titres de chapitres. Développer au moins un chapitre)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité