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10 juin 2013

La rose mystique, par Frédérique

Piste d'écriture: créer des parallèles entre différents destins.

La rose mystique

La rose rouge orangé trônait là au centre du jardin.

Martin, le jardinier de la propriété venait chaque matin la saluer. De cette fleur se dégageait toute la fragilité de la terre et pourtant, Martin n'éprouvait que force et sagesse à la côtoyer. Nulle autre compagnie ne pouvait mieux alléger ses peines. Sa majesté faisait régner autour d'elle une atmosphère douce et tranquille. L'harmonie parfaite de ses formes calmait les herbes folles, les pensées agitées et les soucis quotidiens. Elle révélait l'ordre du monde...

Aucune de ses sœurs n'auraient osé se déboutonner devant elle. Toutes attendaient son épanouissement ultime pour la fêter et s'ouvrir à leur tour. Martin, sensible à la beauté de la nature, percevait cette forme étrange de respect, cette floraison cadencée au rythme de l'amitié. Il l'accompagnait en dansant sur la mélodie des âmes légères des papillons, jaunes et bleus, qui voletaient dans le jardin. Habillée de feu, la belle s'offrait au regard de la lumière des jours selon une musique secrète et mystérieuse. Elle dévoilait sa délicatesse uniquement sous le soleil de midi et à chaque visiteur qui savait ouvrir son cœur.

Nul être vivant sain d'esprit n'aurait pu résister.

 

Et pourtant, non loin de là, il y avait, caché au fond de la propriété, un homme lassé de la vie que le plaisir et la déchirure avait fini par briser. Le cœur enfermé derrière une forteresse épaisse, il évitait la ronde des saisons, la douceur du pardon. Il ne sortait plus, cloîtré derrière la barrière des livres et du savoir. Il fuyait les femmes, il fuyait les fleurs. C'était les mêmes, Elles lui faisaient peur.

Tout l'effrayait désormais :

Le soleil lorsqu'il se levait, le soleil lorsqu'il se couchait, un sourire porté à ses lèvres et même le vol des hirondelles... Il rêvait du jour où, enfin, la douleur prendrait fin.

 

Alors la fleur qu'elle fût rouge orangé, ambre glacé ou turquoise il ne l'avait pas regardée. Mais la jeune et jolie demoiselle s'en fichait. Elle ne vivait ni pour lui ni pour le jardinier qui venait chaque matin la saluer.

La rose, éperdument amoureuse du ciel, attendait par lui, d'être enlevée.

 -18 mai 2013

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Commentaires
D
Quelle poésie! Un vrai plaisir de lecture.
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