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24 mai 2014

L'étrange erre, par Ettyla

Piste d'écriture: décrire un univers imaginaire.

feuille_d_or

C’est une planète oblongue  qui ne tourne pas rond, il faut un semblant de rotondité pour cela, elle cahote de-ci de-là, erre, zigzague, tourne dans un sens puis dans l’autre, se couchant, se relevant, coupant et recoupant les orbites de ses consoeurs et rendant la circulation spatiale difficile.

Pourtant elle est tendrement acceptée, cajolée, comme le serait un dernier enfant turbulent, adorable et adoré.


Sur ce petit bout de monde, la nature ne fane jamais vraiment. Quelques saisons, d’une façon très désordonnée, en rythme la vie.

Le temps chaotique s’écoule irrégulièrement, s’arrête, recule, reprend. 

La sève monte dans les troncs, reflue, déborde, se tarit, grimpe au faîte, tâtonne, prend le nord, écoute le sud. Les arbres verdissent, châtonnent, donnent bourgeons et fruits, retrouvent leur verdeur.

Les fleurs sont fleurs, se reboutonnent, fleurissent à nouveau , n’ont pas le temps de faner, se replient, s’épanouissent encore.

Les habitants naissent, grandissent, jouent, vivent en rythme anarchique et pas toujours dans le bon sens .

Comment ce désordre apparent peut-il perdurer?

C’est simple!

À un bout de la planète est une porte,  la porte “Terre du ciel”, à l’autre bout, une autre porte la porte “ Ciel de terre”.

Entre les deux une île flotte curieusement cherchant le nord selon les galipettes de la planète.

C’est un île fabuleuse où seule la beauté est acceptée, l’harmonie est la règle et toute règle est harmonie.

Par la première porte naissent les îliens et par la deuxième ils s’en vont..

Encore faut-il que les habitants arrivent à naître et à vieillir.

C’est dans le giron de la mer que tout se tisse: les embryons y sont formés et concoctés pendant un certain temps qui va et qui vient. Quand un enfant est prêt à naître, on lui choisit un père et une mère dans le vivier de ceux qui sont passés par la porte “Ciel de terre”.

Si la planète garde une certaine cadence, les parents vieillissent et l’enfant grandit.

Si la planète change  de polarité, l’enfant retourne embryon et les parents redeviennent enfants…  

Et tout est à recommencer.

En même temps d’autres enfants sont déjà grands, et d’autres parents entrent dans le vivier.

Les animaux sont là uniquement pour la joie et l’émerveillement , ils sont présents, toujours les mêmes, portés à grandir ou rajeunir selon la direction du temps.

Avec les enfants , ils gambadent dans l’herbe tantôt touffue tantôt rare.

Nul besoin de maisons, de repas, de vêtements, l’eau et l’air suffisent au corps opalescents et graciles des habitants dont la vie va et vient.

Quand par hasard, l’orbite de la planète se stabilise un tantinet, on voit la population enfantine croître en force et en nombre, de nombreux parents passent la porte Ciel de terre, et vont rejoindre le vivier.

Quand la culbute astrale se fait, la tendance s’inverse pour le plus grand bonheur de tous les habitants et dans l’attente d’une autre dépolarisation.

Souvent, les enfants sont les parents de leurs parents et les parents les enfants de leurs enfants, Ainsi chacun puise dans ses expériences respectives pour rendre la vie des uns et des autres plus belle, plus harmonieuse.


C’est la dernière planète, celle qui ne ressemble à aucune, sans conventions, pleine de contradictions  tellement attachante. 

Si par nuit claire vous apercevez la planète bondissante, n’en parlez pas, n’alertez personne.

On pourrait vouloir la détruire, elle est si étrange, si étrangère, si “pas comme nous”…

Chut! N’en parlons plus…c’est un secret!



 

 

 

 

 

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Commentaires
J
Superbe écriture, on y retrouve le charme d'un univers fantaisiste et poétique à la fois, qui dans un apparent chaos, rejoint parfois le notre
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