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11 juin 2019

RAF Tatouage, de Paul Barr

 

Depuis une heure déjà

Se mélangent l'encre et le sang.

Ils donnent sens à la douleur

La douleur vive de la piqûre,

Toujours la même, identique

Comme au début.

Le temps ne fait rien à l'affaire, ça, tu le savais déjà.

 

Deux gars sont là, dans une chambre

Grandis trop vite, dans des immeubles

Qui sonnent creux quand on s'en va.

Des pas résonnent

 

En peu de mots, beaucoup d'alcool

La décision a été prise.

L'aiguille trace la ligne courbe

Et pareille à celle de la boussole

De l'avion qui passe au-dessus

De la mer Méditerranée,

Elle hésite et puis s'affole,

Dans le trou noir où ils sont bercés.

 

On entend juste le bruit des moteurs dans la brume

Et le bruit du frigidaire dans la nuit.

La cocarde qu'ils tracent sur la peau de l'un

Est imprimé sur le corps de l'avion de l'autre

Celui qui vole comme un géant au-dessus d'eux.

 

Il porte en lui tous les prestiges

De la Royal Air Force

Même initiales que Rien à Faire

 

La même étoffe que le héros qui les hante

Ils veulent se la coudre à même la peau,

Pour imprimer avec, le courage à la peau

Directement

Pour la sauver comme dans un rite

 

Comme les stigmates du Sauveur

Se prémunir dans les trous d'air

Ouvrir un espace

Dans leurs corps

Ouvrir leurs corps aux grands espaces

Dans l'air instable et les turbulences

De l'inaction qui désarrime

Des basses pressions qui les écrasent,

Au passage étroit et dangereux auxquels ils se sont suspendus

Comme des funambules inutiles

Ce qui les fait mourir.

Mais tout s'inverse comme dans un miroir

Le cercle rouge vire au bleu ciel

 

Un morceau de Petit Prince

S'en est allé avec Antoine

Abattu en plein vol

Entre le Mont Blanc et l'Algérie.

Comme eux fauché à ras du sol…

 

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