Paul (2): Loulou, par Maxime Causse

LOULOU

Vous le savez, je vous l’ai raconté, Amélie m’a trompé, Amélie m’a quitté. Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie… et tout le tremblement.

Heureusement, j’ai rencontré Loulou, Pénélope au cœur pur qui ferait chavirer le plus ascétique des hommes voué à la vie monastique.

Loulou, quand tu nous tiens, c’est pour toujours. Loulou, du haut de ton mètre cinquante-cinq, tu as rencontré les loups...et tu les as tous mangés. Alternativement brune ou blonde, sensuelle aux formes généreuses à l’image de ton âme ; tu vas, insouciante, à la rencontre des hommes.

Moi, je t’ai croisée par un après-midi pluvieux sur le trottoir délavé de mon existence. Tu m’as dit : « Z’êtes rudement bien conservé pour un vieux !

A partir de ce moment, Amélie, envolée ! Amélie, disparue ! Il n’y avait plus que Loulou et ma deuxième jeunesse, ma résurrection, les soleils de ma vie enfin réunis.

Depuis ce jour-là, je louche longuement sur les lourds lolos de Loulou, lolita latino-lascive.

J’aime quand elle lit ses romans à l’eau de rose en suçotant une sucette à la fraise. J’aime aussi quand elle fredonne le dernier tube à la mode en faisant la vaisselle. Loulou, elle est généreuse avec les hommes mais elle est très exigeante envers eux. Entendez par là qu’elle aime bien le luxe, les bijoux et les beaux habits.

Je lui dis toujours à Loulou quand elle part en expédition faire les magasins : « N’oublie pas Loulou, ma carte bancaire, elle s’appelle reviens. »

Ma carte revient parfois. En revanche, elle, elle revient toujours. Loulou, je l’appelle la revenante de mes espèces sonnantes et trébuchantes. Je crois que c’est ça la séduction du portefeuille.

Mais on lui pardonne tout à Loulou car elle sait accueillir un cœur meurtri et elle vous ressuscite le désir comme le Christ ressuscitait les morts. Et ça, ça n’a pas de prix.

Vive Loulou ! On t’aime tous !