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18 avril 2013

Portrait de chat à la jeune fille, par Rolande Bernard

La série de textes inspirés par les toiles d'Ivan Dmitriev se poursuit. https://www.facebook.com/#!/pages/MOLOTOFS-ART/437600772983980?bookmark_t=page

 

Portrait de chat à la jeune fille

 

chat_cheschireA l’inverse de l’écrivain qui a une palette de mots dont il ne peut que difficilement changer le sens, l’artiste-peintre peut modifier aisément sa manière de représenter les choses. Il peut tout aussi aisément figurer ce qui n’existe que dans son imaginaire. Il fait vaciller, chez le spectateur, ce qu’il croit être la réalité.

L’œuvre picturale d’Ivan m’a emmenée dans un monde surnaturel. Mon regard s’est posé sur le chat et la jeune fille. Un certain malaise s’est emparé de moi. Ce chat noir représente-t-il une sorcière ? Au Moyen-Age, on disait celles-ci capables de se transformer en chat noir, ce qui expliquerait la frayeur de la jeune fille. A-t-elle peur qu’on lui lance un mauvais sort ? Ou que, d’un coup de griffe magique, le chat-sorcière la fasse disparaitre ?

Ou bien voit-elle, dans le chat, le diable, prince des démons, appelé Lucifer ? Ce serait ce qui lui donne cet air si effrayé. A-t-elle peur d’aller en enfer ? A-t-elle commis des actes que sa conscience lui reproche ?

Nous sommes dans l’art fantastique, tout est possible.

Pourtant, ce chat semble sympathique et indifférent à la peur qu’il inspire. Il a même un large sourire, qui dévoile d’étranges dents. C’est ce sourire qui le rend à la fois avenant et mystérieux.  Ce chat se prend peut-être pour un  lynx ? Il n’aspire qu’à une chose dans ce cas-là : aller gambader dans la savane. Et justement, il vient peut-être de voir une fenêtre ouverte, pour s’évader.

Mais peut-être aussi que ce chat souhaite seulement recevoir sa tasse de lait, s’amuser avec sa pelote de laine, et ronronner sur le canapé de sa maitresse.

Tout de même, on ne voit jamais un chat réel sourire comme ça.

Comme le fantastique permet d’imaginer, Ivan en peignant cette toile, s’est emparé du réel pour mieux le falsifier, ce qui nous laisse dans la plus profonde perplexité.

Dans les yeux ironiques de ce chat, on peut lire que l’art n’oublie jamais qu’on le dévore du regard. Il est en quelque sorte notre miroir, où siège notre imagination.

 

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